Centrafrique : la Minusca appelle à la cessation immédiate des attaques contre les civils

Mardi 30 Mai 2017 - 12:06

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La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) a réitéré cet appel dans un communiqué rendu public le lundi 29 mai.

La force internationale a notamment demandé aux groupes armés et d’auto-défense de mettre un terme à ces violences contre la population civile, y compris les femmes et des enfants. « Des attaques, parfois sur les fondements ethnique et religieux, continuent de cibler des personnes et lieux protégés dans plusieurs villes de la RCA notamment à Bangassou, Bria et Alindao. La Minusca et le Haut-commissariat des droits de l’Homme rappellent que de tels actes pourraient constituer des crimes contre l’humanité », souligne le communiqué. « La Minusca et le HCDH dénoncent les attaques visant les centres d’accueil des déplacés et les hôpitaux. Ils demandent aux groupes armés d’arrêter toute entrave au travail des humanitaires, ainsi que des menaces contre les organisations humanitaires », ajoute la même source.

Selon la mission de l’ONU en RCA, le 24 mai à Bangassou (préfecture de Mbomou), les anti-Balaka ont enlevé deux femmes qui étaient soignées à l’hôpital. L’une des femmes a été abattue sur place tandis que l’autre a été enterrée vivante. Le 28 mai, dans la même localité, des éléments armés présumés anti-Balaka, ont interdit aux humanitaires de mener une mission dans cette localité. Par ailleurs, des éléments armés ont enlevé une femme et cinq enfants avant de les tuer en brousse. Du 20 au 26 mai, la Minusca a reçu des informations de sources concordantes selon lesquelles les éléments ex-Séléka sous le commandement d’Issa-Ahmat et de Dambousha auraient commis des exactions à l’encontre de la population de Bria (préfecture de la Haute-Kotto). Des cas de meurtres, de pillages de biens et d’incendies de maisons contre la population ont également été signalés.

A ces attaques, se sont ajoutées celles qui ont visé les Casques bleus à Bangassou entre le 8 et 13 mai, de même que les affrontements entre des éléments des anti-Balaka et l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) du 7 au 9 mai qui ont entraîné la mort de plus 100 civils à Alindao, dans la préfecture de la Basse Kotto.

« Dans cette ville, les éléments armés manipulent les populations civiles et empêchent la plateforme œcuménique pour la paix de travailler en vue de la cohésion sociale », affirme la force internationale. « La Minusca rappelle à ceux qui commettent, donnent l’ordre, dirigent, financent, organisent ou omettent d’empêcher ces attaques contre les civils, les travailleurs humanitaires et les casques bleus de l’ONU, qu’ils porteront l’entière responsabilité de ces violences. Ces individus peuvent être poursuivis pour crimes de guerre », prévient-elle.

La résurgence des attaques contre les civils a suscité la réaction de la représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l’ONU en RCA. Najat Rochdi a condamné « les actes de violence et abus des droits de l’Homme » et exigé la protection des sites protégés, ainsi que la cessation des entraves à l’action humanitaire. Elle a également demandé aux chefs des groupes armés et d’auto-défense de mettre fin immédiatement aux violences, et les a exhortés à prendre des mesures permettant de traduire en justice leurs éléments impliqués dans ces violations et abus des droits de l’Homme.

 

Nestor N'Gampoula

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