Centrafrique : le gouvernement opposé à l’évacuation des musulmans

Lundi 28 Avril 2014 - 15:00

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Après l’évacuation dimanche de plus de 1.300 musulmans de Bangui par la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), les autorités centrafricaines n’ont pas caché leur désagrément parce qu’elles y voient une manière de favoriser la partition du pays entre le Nord occupé par les musulmans et le Sud par les chrétiens et autres populations animistes

La ministre centrafricaine de la Santé, Marguerite Samba Maliavo, a déploré que les autorités gouvernementales soient mises « devant un fait accompli » dans cette situation puisqu’elles n’ont pas été associées à l’opération. « Le gouvernement n’a pas été informé de cette opération. Le gouvernement était en concertation avec la communauté humanitaire internationale en Centrafrique sur cette question. Le gouvernement n’avait pas encore notifié sa décision. Il a été mis devant le fait accompli. Des dispositions sont déjà prises pour que de telles situations ne se reproduisent plus », a-t-elle déclaré. La ministre a souligné que l’évacuation des musulmans ne devait pas se faire puisque les forces internationales en poste sur place s’occupent de leur sécurisation.

Si l’ONU, qui s’occupe de cette relocalisation, pense qu’il était temps de procéder à une telle opération en raison des heurts et autres affrontements meurtriers entre chrétiens et musulmans, le gouvernement centrafricain, quant à lui, feint toujours d’ignorer des dangers maintes fois évoqués. Ce qui fait que depuis un mois, cette question de la relocalisation des musulmans divise les autorités du pays et la communauté internationale.

Selon des sources concordantes, près de 1.400 musulmans ont quitté le même jour la ville de Bangui sur des véhicules bondés de valises, de bâches, de couvertures, de meubles et autres objets pour se rendre dans les villes de Kabo et Sido, près de la frontière tchadienne, où ils seront pris en charge par les Nations unies sur des sites aménagés spécialement pour les accueillir. Malgré l’exode de nombreux musulmans vers le Nord, mais aussi dans les pays voisins de la RCA, il existe toujours entre 15.000 et 20.000 musulmans qui vivent dans la partie sud de la Centrafrique.

 

 

Nestor N'Gampoula