Centrafrique : le HCR enregistre 14 000 nouveaux déplacés

Samedi 19 Mai 2018 - 12:30

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En moins d’une semaine, sept mille personnes du sud-est du pays se sont réfugiées en République démocratique du Congo (RDC) et sept mille autres ont fui Bambari suite au violences, selon l’ONU.

La nouvelle vague de déplacement de civils centrafricains vers le nord de la RDC inquiète le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). « Les réfugiés ont rapporté avoir fui les combats entre deux groupes antibalaka rivaux dans la région de Kouango, juste de l’autre côté de la frontière », a déclaré William Spindler, porte-parole du HCR lors d’un point de presse le 18 mai, à Genève, avant de rappeler que cette vague est la dernière d’une série de mouvements de réfugiés dans le nord de la RDC.

Les réfugiés, pour la plupart des femmes et des enfants, se sont rassemblés dans un village isolé de Kanzawi, dans la province du Bas-Uele, au nord de la RDC. Sept mille personnes du sud-est de la Centrafrique se sont réfugiées en RDC et  sept mille autres ont fui Bambari suite aux violences en début de semaine, selon l'ONU. En moins d’un an, le nombre de réfugiés centrafricains en RDC est passé de cent deux mille à plus de cent quatre-vingt-deux mille, sans compter les derniers arrivants.

Ce dernier afflux n’est pas sans poser de problèmes aux organismes humanitaires. Le HCR s’est dit vivement préoccupé par la situation des personnes âgées, des femmes enceintes et d’autres personnes ayant des besoins spécifiques. « Il n’y a qu’une seule source d’eau dans le village de Kanzawi, forçant les gens à boire l'eau de la rivière », a ajouté le porte-parole de l’agence onusienne qui a ajouté que la plupart des réfugiés dorment en plein air et d’autres dans des bâtiments publics.

Les arrivées rapides des réfugiés et une présence humanitaire très limitée dans la région ont accru les besoins urgents de la population. En attendant, des partenaires du HCR ont fourni une aide médicale aux nouveaux arrivants et l’agence onusienne évalue les possibilités de soutien supplémentaire.

Le HCR a félicité le gouvernement congolais pour avoir gardé ses frontières ouvertes aux réfugiés. Mais il demande un soutien urgent aux réfugiés et aux communautés qui les accueillent afin de garantir que les besoins essentiels, notamment l’eau, les abris et les soins de santé puissent être satisfaits dans les villages frontaliers. « Beaucoup de ces villages abritent maintenant plus de réfugiés que les Congolais locaux », a fait remarquer le porte-parole du HCR.

Les groupes armés et des milices s'affrontent aujourd'hui pour le contrôle des ressources. Ce conflit a causé le déplacement de près de sept cent mille personnes, cinq cent soixante-dix mille réfugiés à l’étranger et 2,5 millions dans le besoin d’une aide humanitaire, estime l’ONU.

Depuis 2013, la Centrafrique est en proie à des conflits. Le renversement du président François Bozizé par l'ex-rébellion de la Séléka avait entraîné une contre-offensive des milices d'autodéfense antibalaka.

Josiane Mambou Loukoula

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