Centrafrique : les agences des Nations unies lancent un appel aux bailleurs de fonds

Jeudi 17 Avril 2014 - 12:24

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Alors que les violences se poursuivent en Centrafrique, plusieurs agences du système des Nations unies ont demandé aux donateurs, le 16 avril à Genève (Suisse), de financer les opérations d’aide d’urgence destinées aux civils qui fuient le pays depuis décembre 2013

Des financements sont nécessaires pour satisfaire les besoins urgents en matière d'abri, de nourriture, d'eau et d'installation d'assainissement, de soins de santé, d'éducation et de besoins essentiels.

La communauté humanitaire estime que le nombre de 362 200 réfugiés pourrait être atteint fin 2014. C’est la raison pour laquelle la communauté internationale recherche la somme de 274 millions de dollars dans le cadre d’un plan régional d’aide.

L’ONU estime à près de 200 000 le nombre de personnes ayant déjà fui ces quatre derniers mois la violence en Centrafrique. Elles luttent désormais pour recommencer leur vie au Cameroun, au Tchad, en République démocratique du Congo et en République du Congo. Outre les Centrafricains, les rapatriés et les ressortissants de pays tiers se comptent par milliers avec, parmi eux, des Camerounais, des Tchadiens et des Congolais qui vivaient en Centrafrique depuis des générations avant que la crise actuelle ne les ait forcés à retourner dans des pays où ils n’ont plus aucune attache, ce qui les rend vulnérables.

Lors de la présentation du plan régional d’aide, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, a déploré le manque de fonds pour faire face aux besoins urgents. « Toutes les agences travaillant dans la région sont dramatiquement sous-financées. Le HCR dépense déjà trois fois plus d’argent que le montant reçu ou promis pour cette opération d’urgence et c’est toujours largement insuffisant pour répondre aux vastes besoins de cette population. Cela ne peut pas durer », a-t-il souligné.

La crise centrafricaine a commencé en décembre 2012, lorsque les rebelles séléka ont lancé, dans le nord du pays, un soulèvement qui a débouché sur la chute du régime de François Bozizé en mars 2013. Pendant des mois, les combattants séléka, pour la plupart des musulmans, ont commis des atrocités contre les chrétiens. Regroupés dans le mouvement anti-balaka, ceux-ci, à leur tour, visent les communautés musulmanes tant à Bangui, la capitale, que dans l’ouest du pays.

Ces violences intercommunautaires ont eu un effet dévastateur sur les civils des deux communautés, entraînant le déplacement de 600 000 personnes à l’intérieur du pays. Ce sont principalement des femmes et des enfants ayant fui les atrocités en Centrafrique qui arrivent dans les pays voisins.

Outre des ONG, les agences des Nations unies participant à ce plan régional sont : le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Nestor N'Gampoula