Centrafrique : les députés demandent le départ du président de l’Assemblée nationale

Vendredi 19 Octobre 2018 - 13:53

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Une pétition signée par quatre-vingt-quinze représentants du peuple sur les cent quarante, déposée le 18 octobre au secrétariat permanent de leur institution, accuse Abdou Karim Meckassoua de manquement à son devoir et de mauvaise gestion.

Après plusieurs mois de tensions au parlement, une demande de destitution contre Abdou Karim Méckassoua, président de l'Assemblée nationale centrafricaine, absent plusieurs mois pour des raisons de santé, doit être examinée par la conférence des présidents des commissions avant d’être exposée à une session en plénière la semaine prochaine.

« La confiance n'existe plus », affirme Mathurin Dimbele Naoke, premier signataire de la pétition, deuxième vice-président de l'Assemblée nationale de Centrafrique. La pétition liste une série de méfaits dont se serait rendu coupable le président de l'Assemblée nationale pour réclamer sa destitution. Il aurait, selon certaines indiscrétions, empêché le bureau de l’Assemblée de faire son travail en faisant la rétention de deux rapports. Le non-respect de la procédure concernant des marchés publics ou encore des détournements de fonds lui sont aussi reprochés.

« Quel exemple pouvons-nous donner aujourd’hui ? Parce que nous sommes vraiment plongés dans des scandales financiers et administratifs. L’Assemblée nationale est devenue la risée de la population. Alors qu’est-ce que nous allons dire ? Quel compte allons-nous rendre à nos électeurs ? », s’interroge-t-il.

Dans son discours le 1er octobre à l'ouverture des travaux de la deuxième session ordinaire de l'Assemblée nationale en cours, Abdou Karim Méckassoua s'était montré déterminé à affronter ses adversaires, arguant: « Que ceux qui veulent lancer la procédure de destitution le fassent. Je suis prêt. Je ne suis pas naïf. Mais qu'ils le fassent dans la transparence et le respect de la Constitution ».

La conférence des présidents s’est réuni le 19 octobre pour décider de la recevabilité de la pétition. Des députés signataires se sont déjà rétractés en affirmant ne pas avoir signé ce document. Le président de l'Assemblée nationale est aussi le député du troisième arrondissement de Bangui, celui du quartier sensible PK5. Les observateurs s'inquiètent déjà des tensions que pourraient créer une telle procédure si elle était lancée officiellement.

Si cette demande arrivait à être validée, les députés procéderaient la semaine prochaine à l'élection d'un nouveau président. Ce climat délétère au sein du parlement inquiète les Centrafricains qui craignent une nouvelle crise politique dans un pays déjà fragilisé par de nombreuses années de conflits armés.

Josiane Mambou Loukoula

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