Centrafrique : l’ONU et l’UA appellent au soutien de la mise en œuvre de l’accord de paix

Samedi 23 Février 2019 - 13:58

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Les deux organisations ont plaidé, le 22 février, auprès des partenaires du pays pour un soutien accru dans la mise en œuvre de l’accord de paix conclu à Khartoum.

« Nous avons une grande opportunité de ramener la paix en République centrafricaine et à ses habitants. Aujourd'hui, ce que nous voulions vraiment souligner, c'est la nécessité d'agir rapidement et de soutenir l'accord politiquement mais aussi très concrètement », a déclaré le chef du Département des opérations de paix des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix, lors d’une conférence de presse conjointe avec le Commissaire de l’Union africaine (UA) pour la paix et la sécurité, Samil Chergui, à l’issue d’une réunion du Groupe international de soutien à la République centrafricaine, au siège de l’ONU à New York.

Le 6 février, le gouvernement centrafricain et quatorze groupes armés ont signé à Bangui un accord de paix et de réconciliation, après plus de dix jours de pourparlers à Khartoum, au Soudan, sous l’égide de l’UA et avec l’appui des Nations unies.

« Nous avons mis l'accent sur les éléments clés de l'accord, nous avons diffusé un calendrier provisoire soulignant les mesures clés prévues par l'accord et les actions déjà entreprises pour soutenir la mise en œuvre de ces mesures. Mais nous avons également insisté sur la nécessité d’un soutien supplémentaire et nous avons été heureux d’entendre les partenaires, les partenaires clés, les donateurs, dire qu’ils sont prêts à apporter leur soutien et nous nous en félicitons », a dit le chef des opérations de paix, avant de noter l’urgence : « Mais le temps presse et notre engagement commun est également essentiel pour assurer le retour de la paix en République centrafricaine ».

Smail Chergui, commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité, a estimé pour sa part que l’accord de paix signé le 6 février est « différent de ceux signés auparavant », car il traite principalement des causes profondes du conflit et des mesures spécifiques à prendre en termes de sécurité, de justice, d'inclusivité et de répartition équitable de la richesse entre toutes les régions du pays.

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en République centrafricaine, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour ce pays, Parfait Onanga-Anyanga, avait souligné que l’accord de paix ne devait pas faire oublier que la situation restait grave. Il avait jugé que le plus dur restait à venir et que le vrai test était la mise en œuvre intégrale et de bonne foi de l’accord de paix.

Démission du Premier ministre 

En application de l’article 21 de l’Accord de Khartoum, le Premier ministre centrafricain, Mathieu Simplice Sarandji, a finalement déposé sa démission ainsi que celle de son gouvernement au président Faustin-Archange Touadéra. Cette disposition stipule que : « le président de la République, chef de l’Etat, s’engage à mettre en place immédiatement après la signature du présent accord un gouvernement inclusif ».

Aussi, selon certains analystes, la démission du Premier ministre, nommé depuis avril 2016, est intervenue à la suite d'une pression tant de la part de l'opposition politique, de l'opinion publique que de certains leaders des groupes armés pressés de voir se concrétiser l'accord de paix.

Quelques minutes après sa démission et dans une brève intervention à la presse, Mathieu Simplice Sarandji a demandé pardon aux Centrafricains qu'il aurait offensés dans l'exercice de sa charge.

Pour l’heure, toutes les attentions sont tournées du côté de la présidence de la République. Un nouveau Premier ministre est attendu dans les jours qui suivent ainsi que le gouvernement dit inclusif, devant intégrer un grand nombre de leaders des groupes armés. Ce nouveau gouvernement aura pour tâche de mettre en exécution les recommandations de l’accord de Khartoum et de préparer les élections de 2021.

Josiane Mambou Loukoula

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