Centrafrique : Paris dénonce l’instrumentalisation dont il fait l’objet

Mardi 17 Avril 2018 - 13:00

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L’ambassade de France à Bangui a déploré le comportement des ex-Séléka qui ont hissé des drapeaux français dans le quartier PK 5, quartier musulman et poumon économique de la ville capitale, et distribué des tracts indiquant avoir le soutien de la France.

Un communiqué de la représentation diplomatique, rendu public le 16 avril, indique: « L’ambassade de France dénonce les tentatives d’instrumentalisation dont la France fait l’objet depuis une semaine ». Le texte désapprouve le fait que ces actions « visent à présenter la France comme un soutien de groupes armés ».

Les autorités françaises ont condamné cette façon de faire des ex-Séléka, qui a lieu alors que Bangui, la capitale centrafricaine, est le théâtre de violences depuis début avril. Des violences meurtrières ont secoué le quartier PK 5 après le début d’une opération conjointe force onusienne et armée centrafricaine, le 8 avril, contre les groupes armés du quartier. Et deux jours après, des combats ont opposé les deux parties, faisant au moins vingt-cinq morts, dont un Casque bleu et plus d’une centaine de blessés.

Depuis ces affrontements, des drapeaux français flottent un peu partout au quartier PK5 et des tracts sont distribués. Pour Paris, « la présence de drapeaux français (...) relève d’une grossière manipulation visant à faire croire à une divergence entre les objectifs de la France et ceux des autorités centrafricaines et de la Minusca ». Ses autorités estiment notamment dans le communiqué que ces drapeaux contribuent « à entretenir un climat de confusion sur le rôle de la France en Centrafrique ».

L’ambassade a tenu à rappeler que la France, qui était intervenue militairement entre 2014 et 2016 en Centrafrique, dans le cadre de l’opération Sangaris, « se tient aux côtés de tous les Centrafricains » et « place résolument sa confiance dans les capacités des Nations unies et des autorités centrafricaines à rétablir l’ordre ».

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Faustin-Archange Touadera, en 2016, le pays n’a pas retrouvé le calme puisque la Mission des Nations unies (Minusca) et la force française Sangaris sont souvent mises dos à dos. Cette situation a conduit la population à critiquer ouvertement la mission de l’ONU pour son incapacité à faire face aux violences incessantes.

La Centrafrique est en proie à des conflits depuis 2013. Le renversement du président François Bozizé par l’ex-rébellion de la Séléka avait entraîné une contre-offensive des milices d’autodéfense » antibalaka, plongeant le pays dans le chaos. La situation est loin de s’améliorer puisque les groupes armés et des milices s’affrontent actuellement pour le contrôle des ressources.

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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