Centrafrique : un pays toujours sous la coupe des bandes armées

Mercredi 4 Avril 2018 - 18:15

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En dépit de tentatives de médiations pour pacifier le pays, près de 80 % du territoire reste sous le contrôle des milices qui s’affrontent alors que l’autorité étatique ne dépasse guère les faubourgs de Bangui, la capitale.

Les derniers affrontements en date sont ceux qui ont opposé les milices anti-baka aux soldats de l’ONU, le 3 avril, sur une base temporaire de la Minusca dans le sud. Un Casque bleu y a trouvé la mort ainsi qu'une vingtaine d’agresseurs appartenant à ces milices d’autodéfense.

« Ces milices ont pris pour cible une base temporaire de Casques bleus à Tagbara, près de la ville de Bambari dans le sud », a indiqué le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, évoquant « plusieurs heures d’échanges de tirs ». « Les Casques bleus ont riposté, et après plusieurs heures d’échanges de tirs, l’un d’eux a été tué et onze autres ont été blessés », a-t-il précisé. Ces attaques ont conduit la Minusca à envoyer des renforts à Tagbara, située à 60 km au nord-est de Bambari.

Le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l’ONU ont, dans des communiqués différents, condamné les attaques contre les Casques bleus et des civils. « Les membres du Conseil de sécurité condamnent, dans les termes les plus forts, toutes les attaques, provocations et incitations à la violence contre la Minusca par des groupes armés et autres individus », indique un communiqué de la plus haute instance de l’ONU. De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé les autorités de la République centrafricaine à « enquêter sur ces attaques et à traduire en justice rapidement leurs auteurs ».

L’ONU a, par ailleurs, indiqué que des éléments de la base temporaire de la Force de la Minusca à Tagbara avaient été informés que l’Union pour la paix en Centrafrique, ex-Seleka, détenait vingt-trois personnes dont treize femmes, sept hommes et trois enfants. « Ces personnes ont été récupérées par des Casques bleus avant d’être hébergées sur leur base, afin de garantir leur sécurité (…). Rien ne pourrait justifier de tels actes, qui peuvent être considérés comme des crimes de guerre", ont souligné les Nations unies dans leur communiqué. "Une enquête sera diligentée afin de ne laisser aucune place à l’impunité », a-t-on ajouté de même source.

Depuis le renversement du président François Bozizé, en 2013, par l’ex-rébellion de la Séléka, la Centrafrique est embourbée dans un conflit meurtrier, notamment suite à une contre-offensive des milices antibalaka, entraînant les 4,5 millions d’habitants dans une spirale de violences. L’intervention de la France (2013-2016) et de la Mission des Nations unies (quelque 12 500 hommes depuis 2014) a permis, début 2016 l’élection, d’un nouveau président, Faustin-Archange Touadéra.

 

Nestor N'Gampoula

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