Opinion

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Ces oubliés et ces méconnus de l’histoire congolaise : 52ème anniversaire des Jeux Africains de Brazzaville (Suite et fin du numéro précédent)

Jeudi 27 Juillet 2017 - 18:26

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Au début des années 60, les jeunes de cette génération du foot-pelote atteignent 18, 20, ou encore, 22 ans. Elle contribuera, par ses exploits, à faire du Congo une place forte du football africain. Signalons avant de basculer sur cette génération en 1960, qu’il faut garder en mémoire certains jeunes du foot-pelote, qui peuplaient cet univers, définitivement oubliés. Mulélé, dans l’ouvrage, déjà évoqué, en cite quelques-uns : Alphonse Mbani alias « Jean Maîtra, célèbre par ses exploits romanesques et galants, Ngamaya Benjamin « Super Loussala dit «Lalous », frère aîné de Loubaki « Ferrat », Samba « Sabo », Zobi Basile « La flèche », Ndoura « Major », et, surtout, Yoka « Dupapier », du club Etudiant de la Boule Ronde (E.B.R), aîné de Loubaki « Ferrat ». « Dupapier » a profondément marqué mon enfance d’une empreinte profonde. Il jouait à la ligne d’attaque comme centre-avant. Son rôle était de charger avec violence le gardien des buts adverses. Avant le match il posait une poudre mystérieuse sur le dos de sa main et la reniflait dans chaque narine ». Dès le début des années 60, les matches de pelote, comme toujours, ont lieu le dimanche matin. La tradition des matches inter-quartiers est maintenue. Certains joueurs du foot-pelote qui jouent désormais dans les équipes du championnat national sacrifient au rite de la pelote avant d’aller au stade Eboué pour les rencontres du championnat. Ils n’ont pas rompu les amarres avec leur milieu d’origine. Cette proximité explique, dans une certaine mesure, le fait que le stade Eboué et Omnisports, plus tard, sont toujours pleins. Les mêmes spectateurs qui, le matin, avaient admiré leurs vedettes dans différents quartiers populaires, les suivaient, l’après-midi, dans l’une ou l’autre arène, pour s’émerveiller devant leurs exploits. D’autres jeunes, nés au début des années 50, prennent la relève des aînés, les côtoyant sur les terrains de Bacongo ou de Poto-Poto. Les grands débutent les rencontres de la journée et les plus jeunes prennent le relais. Progressivement, les Mulélé, Lipopo, Chine, Miéré Richard, vont définitivement arrêter avec le foot-pelote. De nouveaux clubs : Elite, Réal Club, Cara, Vikings, Pirates, Vikings-Pirates, etc., s’ajoutent à la liste des clubs qui ont survécu : Oiseau Bleu, Rotin, Fiorentina, Brésil, T.E.B.R, pour ne citer que quelques-uns. Les férus congolais du football ont l’occasion, en 1961, de vivre en direct les prestations de l’équipe de Reims et de ses vedettes : Kopa, Glovacki, Jean Vincent, Fontaine, Claude Robin, etc. Les Congolais, entre autres, Habibou Tall, Mayanda Fortuné, Mabandza, Bikouri et Dzabana, Loukoki, Mayala, Pena Matsima, Elouma, Ambara, Bibanzoulou Gavo, Makouana Gilbert, Fromageon, battent Reims, les 21 et 25 janvier 1961, par 5 buts à 2, puis par 4 à 2.

France Football Afrique, qui périclita par la suite, devient, chez les passionnés de la balle ronde, une véritable bible. Les exploits des équipes de France et d’ailleurs sont décortiqués par les jeunes footballeurs de Brazzaville. Plus tard, avec l’arrivée de Mondovision et la retransmission en direct des événements mondiaux, certaines équipes de Poto-Poto, et une nouvelle génération de « pelotistes » mettent en place des schémas tactiques inspirés des équipes françaises comme Nantes, de la grande époque, qui a gagné ses premiers titres de champion de France en 1965 et en 1966. Aux Kopa, Piantoni, Fontaine, succèdent dans l’univers du foot-pelote : Blanchet, Robin et Gondet (Henri Ossebi « Decons »), l’un des meilleurs de sa génération à Poto-Poto, avec les Cigale Kinzonzi, Abel Kouvouama, Aubour Marcel, Georges Mavouba Sokate, Ewassanga Berille, Elenga Emerson, Milaré Fidèle, Jeannot Mokoyo, Gambou Bebel, Tavouka, Delmas, Jean-Léon Oddet «Olero», Da Oddet, Tosca, Ndomba Géomètre, Elemba Norbert, Djibril Mobombo (Akuete), Magaucho, Fanadio, Zinga, François Nguimbi, Redsy Opimbat Léon, Maldini, Ognimba, Ntalou Raymond, Mandimba, Juno Kouka Loubassa, Ondono, Zito Mossipy, Pigeon Loubassa, Frère Mitins, Charles Fromageon dit « Nono », Levy, Fromageon Combin, Julio Babackas, Gervais Pembellot, Didier Mohoussa, Ndey Roger, Mavoungou Maïgas, Jeff Moutsengo, Ndouli Rhyno, Basile Bourdou, Teddy Eticault, Damas Mongia, Pierre Oba, Pierre Ndoussa, Mbila Djogo, Charles Mangouli, etc. À Bacongo, de cette génération, on peut citer, le pétulant Profa de Mi Amor, Wamba « La Josée », Emanos Milandou, Kiyindou Pavillard, Ingando Malonga, entre autres, qui jouent dans des clubs comme Réal Madrid, squadra Azura, Baptême Nyanga, Les Français, etc. Le stade Yougos est le lieu incontournable des joutes sportives du dimanche matin. La disparition du Sea-sport sonne le glas du football-pelote, remplacé par une autre génération d’acteurs, celle du mwana-foot qui mettra sous les feux de la rampe d’autres futurs grands noms du football national. Les vrais héros ne sont pas toujours ceux que l’on croit.

 

MFUMU

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