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Ces oubliés et ces méconnus de l’histoire congolaise : la famille fout le camp et la société avec…

Jeudi 26 Avril 2018 - 15:45

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Dans le père est le pouvoir. Il incarne l’unité de la famille, produit pour la vie de la famille, surveille et punit quand il le faut. Dès qu’il est dans l’impossibilité d’assurer son rôle tutélaire, il est dépassé et sa maison devient le siège de la pagaille. Les enfants, au fond, ne sont que la continuité de leurs parents. « À mauvais parents, mauvais enfants ». Lorsqu’on se plaint aujourd’hui des méfaits de « bébés noirs », la responsabilité incombe en prime aux parents, donc à la société, à l’Etat incapable d’assurer un minimum vital à la population laissée-pour-compte du développement. Ce n’est pas par hasard que la violence a son siège, en France, par exemple, dans les banlieues déshéritées.  On ne se bat plus en politique pour servir l’intérêt public mais l’intérêt personnel. Les contradictions entre les hommes politiques, depuis longtemps dans notre pays, repose sur le « Ôte-toi que je m’y mette ». Il y a quelques années, sans vergogne, un politicien de ce pays déclarait : « C’est notre tour de bouffer ». Voilà à quoi se résume la politique dans ce pays.

À l’époque où les pères avaient le pouvoir dans leurs familles respectives, les enfants ne pouvaient pas être hors de la maison après 18 heures. En plus, la police faisait la ronde dans les quartiers. Elle arrêtait les enfants non accompagnés. Le chef Kongo venait par son oppressante présence en appoint aux parents. Il y avait une vraie éthique policière. Aujourd’hui, aussitôt arrêtés, les petits voyous sont immédiatement relâchés. « La peur du gendarme a disparu ». Il est fréquent, dans les rues de notre pays, de voir l’attitude désobligeante des usagers de la route (taximen, chauffeurs de bus, et même certains particuliers) qui houspillent les forces de l’ordre. Ce qui ne se faisait jamais dans ce pays. Il y a une vraie faillite de l’Etat dans ses attributs régaliens.

Qu’est devenue la prison des jeunes qui existait dans la région de la Bouenza ?  C’était une véritable maison de correction.

 Une vraie politique répressive, voilà ce qu’il faut dans le rétablissement de la conscience citoyenne, tout le reste, c’est du pipeau. Quitte à faire bondir les associations des droits de l’homme et autres droits de l’enfant. Si l’homme a des droits, si les enfants ont des droits, où sont les associations des devoirs de l’homme et des devoirs de l’enfant ? Ce qui permettrait de remettre les choses en perspective, dans la bonne perspective.

À mon époque, tout n’était pas parfait, c’est vrai, mais la bonne connexion entre le maître d’école et les parents d’élèves permettait d’anticiper les dérives. Le maître connaissait tous ses élèves. Les classes avaient, au plus, vingt-cinq élèves et non cent cinquante, comme aujourd’hui, faute d’une bonne planification de l’éducation.   Dès que les parents étaient informés des incartades de leur rejeton, ils ajoutaient leurs coups à ceux déjà assenés par le maitre à l’école. Aujourd’hui, dès qu’un enseignant lève le petit doigt sur un enfant, il est brutalisé par les parents de ce dernier. Doit-on s’étonner, dans un environnement aussi permissif, que les enfants aient perdu les bons repères ? Rebelles au sein même de leur famille, doit-on s’étonner après que le laxisme dans la famille se retrouve dans la rue et se répercute dans la société ?

 « L’école de Jules Ferry n’a pas été conçue pour favoriser la promotion des milieux populaires mais pour fabriquer la nation et les citoyens ». Manifestement, l’école congolaise qui en est l’héritière avait réussi ce pari, tout au moins, jusqu’à l’avènement de « l’école du peuple », une ineptie qui a démoli le système scolaire, source de la formation du citoyen. Résultat ? La délinquance juvénile et sénile est désormais un vrai fléau pour le Congo. Mais, sur ce sujet, aucun débat pertinent. Sans citoyen, tout effort pour le développement est vain.  Les vrais héros ne sont pas toujours ceux que l’on croit.                        

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                             

 

 

 

Mfumu

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