Championnat national de football : les clubs de Brazzaville privés d’un titre bientôt une décennie

Mardi 31 Mars 2020 - 15:52

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Jamais Brazzaville n’a subi un tel échec depuis la création de la prestigieuse compétition. Cela fait neuf années qu’aucun club de la capitale n’a soulevé le titre national.

Bientôt une décennie que Brazzaville qui compte le plus grand nombre des clubs engagés au championnat national n’a plus été consacrée championne du Congo. Jamais les équipes de la capitale n’ont autant patienté. Jusqu’en 2011 en effet, les titres nationaux ne se disputaient qu’entre deux villes, Brazzaville et Pointe-Noire.  Les Brazzavillois dépassaient largement les Ponténégrins au nombre de titres remportés (trente-trois contre cinq pour des saisons qui sont arrivées à leur terme).

Ces chiffres démontraient à tel point  les clubs de la capitale économique n’étaient pas bien armés pour résister longtemps aux  Brazzavillois.  La seule fois qu’ils ont réussi à imposer leur suprématie n’a duré que quatre saisons d’affilées ( AS Cheminots en 1995, Munisport en 1996 et 1997 puis V Club Mokanda, en 1998). Et puis plus rien. Dans la suite des débats, les clubs de Brazzaville ont confisqué à eux seuls les titres nationaux mis en jeu pendant plus de dix années consécutives entre 2000 et 2011 comme cela fut le cas dans les années antérieures notamment de 1973 à 1991.  

C’est après 2011 que Brazzaville a abandonné son leadership. La formation des  Diables noirs remportait  au cours de cette année le championnat national en battant  en finale à Pointe-Noire, celle de l’Ac Léopards 2-0.  Le club de Dolisie avait pris le relais la saison qui suivait , obligeant ainsi les clubs phares de Brazzaville, Diables noirs, Etoile du Congo, Cara…à ne se battre que pour les places qualificatives pour les compétitions africaines.  

L’Ac Léopards de Dolisie qui remporté son  premier titre en 2012 , a régné sans partage de 2012 en 2017. Les Fauves du Niari ont collectionné quatre titres nationaux (2012, 2013, 2016 et 2017). Même quand les championnats de 2014 et 2015 s’étaient arrêtés après la phase aller, les Fauves du Niari étaient toujours premiers avec un écart conséquent. Ses performances ont inspiré un autre club basé hors de Brazzaville précisément à Oyo.

L’AS Otoho dispute ses matches au stade Marien Ngouabi d’Owando et assure bien la succession de l’AC Léopards de Dolisie. Elle a remporté les éditions de 2018 et 2019 puis s’apprête à fêter son troisième titre d’affilée cette année puisqu’elle est mathématiquement championne du Congo à quatre journées de la fin de la saison 2019-2020.  

Brazzaville perd ses appuis à cause de l’exode de ses meilleurs joueurs

Aujourd’hui, les joueurs ne jouent plus avec leur cœur. Tous, jouent pour gagner beaucoup d’argent. Raison pour laquelle, la plupart des meilleurs joueurs de la capitale n’ont pas résisté à la tentation des clubs qui leur proposent de bons contrats. Cette expérience, a fait de certains clubs brazzavillois les plus instables en terme d’effectifs. Les Diables noirs par exemple n’ont jamais su conserver leurs meilleurs éléments. Cette équipe commence toujours la nouvelle saison avec des nouveaux visages. Le temps que la mayonnaise prenne, la cohésion du groupe a déjà pris un coût.  

Cette politique n’est pourtant pas la seule raison de l’instabilité des clubs à Brazzaville . Il y a aussi le comportement des joueurs. Certains parmi eux, abandonnent leur formation en pleine saison pour tenter une aventure risquée hors des frontières congolaises.

En d’autres termes, les  contre-performances de ces équipes sont dues aux problèmes d'ordre organisationnel. L’Etoile du Congo dont le dernier titre national remonte à 2006, se bat chaque saison pour retrouver son unité. Des contradictions à chaque début de la saison ont affaibli l’équipe la plus titrée avec onze titres devant les Diables noirs (sept), le Cara (six) et l’AC Léopards (quatre)…  Des formations  comme le Cara, Patronage Sainte-Anne et même l’Interclub, ont  souvent vu  les problèmes des primes (de signatures, de victoires)  casser leur bonne dynamique. La conséquence, ils commencent toujours bien la compétition pour finir loin du podium.  

Les clubs de Brazzaville doivent revoir leur stratégie afin de vite stopper l’hémorragie.

 

 

 

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

l'AS Otoho sacrée championne ces dernières éditions/Adiac

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