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Chansonniers heureux

Samedi 2 Novembre 2019 - 16:21

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Le temps était à la rumba, vendredi 1er novembre, à Kinshasa. Brazzaville s’y était rendue avec de nombreux émissaires, les deux villes jumelles n’en faisant alors plus qu’une seule pour honorer la musique de leur terroir commun. Comme ils savent le faire, les artistes musiciens et tous ceux qui travaillent à la promotion des œuvres de l’esprit dans ce secteur précis du chant et des harmonies ont trouvé un nouveau label par lequel évaluer leurs performances. Son nom est Pool Malebo Music Awards.

Mis à part l’habillage protocolaire qu’a pu témoigner l’attribution du prix de parrainage à la plus haute autorité du pays d’accueil, l’organisation du Pool Malebo Music Awards a pour sa première édition densément cité les hommes et les femmes des métiers de dire, écrire la chanson, la presser ou la sponsoriser. 

Qui a bien pu marquer la rumba des deux Congo comme artiste musicien les cinquante dernières années ? Dans ce même laps de temps, quel est l’orchestre qui mérite son trophée ? Dans cet univers du show-biz toujours aussi aléatoire, quel est le mécène qui, contre vents et marées, a mis la main à la poche presque sans compter ? Enfin, quelle est la voix qui a mieux résonné la dernière décennie, qui a fait de son groupe le meilleur à Kinshasa ou à Brazzaville ? Toutes ces questions ont eu leurs réponses à l’occasion de la journée de désignation des meilleurs des deux pays aux capitales les plus proches du monde.

Au-delà des attributions et des commentaires variés qui accompagnent ce genre de délibérations, ce qu’il est bon de sublimer est cette quête d’universalité que partagent Brazzaville et Kinshasa par le truchement de telles initiatives. Plus elles se perpétuent, plus le rapprochement entre les peuples des deux Congo se consolide et propulse la rumba, leur patrimoine commun, au rang de bien culturel intemporel. Il n’y a pas de hasard quand on pense que la fête du 1er novembre a lieu dans un moment de renaissance de la rumba.

Après que du côté de la rive droite du fleuve Congo, le 11 octobre, le premier citoyen du pays a plaidé publiquement pour l’inscription de la rumba au patrimoine immatériel de l’Unesco, un comité scientifique a vu le jour sans attendre. Ses experts vont emmancher leurs plumes et concocter un plaidoyer pour la cause. Avec toutes les chances d’ajouter un éclat d’éternité à une chose que déjà, ses géniteurs, depuis les temps de sa création, avaient réussi à faire approuver par tous comme un morceau d’humanité inaliénable. Que veut le peuple ? Chante-t-on à Kin et à Brazza.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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