Opinion

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Cher Papa !

Samedi 30 Avril 2016 - 18:26

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Il était une icône de la musique africaine. Il en est désormais l’un des dieux dont s’inspireront les générations à venir pour ériger notre continent en modèle d’un art aussi ancien que l’espèce humaine, mais dont le rôle ne cesse de grandir.

Oui Papa Wemba, dont les restes seront mis en terre mercredi sur l’autre rive du fleuve, a joué un rôle décisif dans l’affirmation de la musique africaine sur la scène mondiale. Oui sa mort brutale plonge aujourd’hui dans une tristesse profonde des millions d’hommes et de femmes de tous âges et de toutes nationalités. Oui ses rythmes, ses cadences, ses sonorités, ses paroles resteront à jamais gravés dans la tête des générations qu’il a enchantées des décennies durant. Oui, par conséquent, le temps qui passe inexorablement n’effacera nullement sa présence dans la mémoire collective d’un continent qui s’impose de jour en jour comme le pôle le plus créatif de la planète.

Ce que l’artiste dont nous pleurons aujourd’hui la disparition n’avait sans doute pas perçu est le rôle que son génie musical jouerait dans l’émergence de notre continent. S’il est, en effet, un domaine dans lequel l’Afrique affirme chaque jour qui passe sa suprématie c’est bien la musique, d’aucuns – dont nous sommes – diront même l’art dans son sens le plus large. Issue directement des us et coutumes qui régissent ses sociétés depuis des millénaires, elle sert de ciment aux peuples qui l’habitent. Et les temps modernes, loin de l’affaiblir comme on aurait pu le craindre, la rendent plus prégnante encore que par le passé.

Grâce aux nouvelles technologies de la communication qui ne cessent de se développer sur les cinq continents et abolissent le temps comme l’espace, la musique africaine devient universelle. Sous l’impulsion d’artistes accomplis comme le fut Papa Wemba elle abolit les frontières, gomme les différences, crée un monde ouvert, interconnecté, où chacun peut jouir du talent, du génie même, d’artistes vivant loin, parfois même très loin. Elle porte en elle les germes d’une civilisation différente de celle dans laquelle nous vivons aujourd’hui où les barrières entre les peuples demeurent tout aussi fortes que par le passé.

Merci à toi, cher, très cher papa Wemba, de nous avoir ouvert les portes de ce nouveau monde. Nous ne l’oublierons pas. Nous ne t’oublierons pas.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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