Opinion

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À Christophe de Margerie

Samedi 12 Décembre 2015 - 11:32

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Très cher Christophe, si un accident aussi absurde qu’imprévisible ne t’avait pas enlevé il y a quelques mois à l’affection des tiens, à notre affection aussi, tu aurais été parmi nous vendredi à Pointe-Noire lors du lancement de la première phase du projet Moho Nord, puis à Liambou pour la pose de la première pierre de l’Université catholique et nous nous serions à coup sûr retrouvés  à Oyo, Edou, Ngolodoi sur les berges de l’Alima afin de fêter dignement le coup d’envoi de ces réalisations qui vont jouer un rôle majeur dans l’émergence du Congo.

Là où tu reposes et où tu observes toujours, j’en suis certain, le monde des humains avec autant d’attention que d’humour, sache que  nous n’avons rien oublié de ce que tu nous as apporté  au cours des années qui virent ce pays meurtri par la guerre redresser la tête, se reconstruire pas à pas et, finalement, se lancer sur la voie du développement durable avec une énergie sans pareille. Ayant été l’un des acteurs de ce mouvement en engageant résolument Total dans la mise en valeur des ressources pétrolières du Congo, mais aussi en agissant de mille et une façons pour l’accompagner sur la voie du progrès, il est juste aujourd’hui de rappeler le rôle que tu jouas dans ce grand mouvement.

Tous ceux qui t’ont approché durant ces années étaient frappés par ta simplicité, par ton écoute, par l’attention que tu portais aux grandes comme aux petites questions que les autorités du pays devaient résoudre au sortir  d’un conflit meurtrier. Profondément croyant et respectueux des valeurs qui imprègnent les sociétés africaines tu  faisais en sorte, à la place qui était la tienne, que la marche vers le progrès matériel dont ton puissant groupe était l’un des moteurs ne provoque pas la rupture des modes de vie traditionnels que l’on a vu se produire ailleurs.

Et c’est certainement l’une des raisons pour lesquelles au-delà des questions pratiques tu avais noué avec Denis Sassou N’Guesso des liens d’amitié qui ne cessaient de se renforcer au fil des ans; des liens qui t’avaient conduit à bâtir une maison à Oyo où tu comptais venir se reposer à intervalles réguliers et parler des grands problèmes de notre époque.

Tes successeurs ont entrepris de poursuivre la grande œuvre que tu as lancée au tout début de ce nouveau siècle. Ils l’ont rappelé avec force tout au long de ces deux journées et tout indique, aujourd’hui, qu’ils tiendront parole comme le prouvent les actions précisées lors des cérémonies qui ont marqué le lancement du projet Moho Nord  et la pose de la première pierre de l’Université catholique du Congo. Cela prouve qu’au-delà de l’intérêt matériel que représente la mise en valeur des gisements d’hydrocarbures du Golfe de Guinée ils ont conscience de la responsabilité économique, sociale et culturelle de leur compagnie ; mais pour nous qui observons avec attention la société congolaise, cela démontre aussi que tes convictions seront progressivement traduites en actes comme tu l’avais souhaité.

Très cher Christophe nous ne t’oublions pas, nous ne t’oublierons jamais. Et nous ne manquerons pas, chaque fois que l’occasion s’en présentera, de lever notre verre à ta santé car tu es plus que jamais parmi nous.

 

 

 

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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