Chronique : alerte climatique sur la planète

Jeudi 19 Mars 2020 - 20:33

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Après une décennie de diminution constante, la faim augmente à nouveau dans le monde. Plus de huit cents millions de personnes en ont ainsi souffert en 2019. C’est dix millions de plus qu’en 2018. C’est la variabilité du climat et les extrêmes températures météorologiques qui constituent un facteur aggravant à la hausse de la faim dans le monde.

Il y a aussi les chocs économiques, mais surtout les conflits armés qui sont les principaux facteurs de cette problématique. Le résultat de tout cela est que certains pays de la Corne de l’Afrique voient se détériorer leur sécurité alimentaire. En cause : les chaleurs extrêmes, les déplacements de population, les conflits et la violence.

Fin 2019, environ 22 millions de personnes y étaient en situation de grave insécurité alimentaire. En 2020, la situation s’aggrave avec une invasion massive de criquets pèlerins dans la Corne de l’Afrique  à cause de précipitations particulièrement intenses à la fin de l’année. C’est la pire invasion depuis plus de 25 ans dans la région, et la plus grave au Kenya ces soixante-dix dernières années. 2019 est bien la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée, derrière 2015. Les années 2015 à 2019 sont les cinq années les plus chaudes jamais enregistrées, et la décennie 2010 - 2019 est la plus chaude jamais observée, précise l’Organisation météorologique mondiale. Chaque décennie successive depuis 1980 a été plus chaude que toutes celles qui l’ont précédée depuis 1850. La nouvelle décennie commence mal : le mois de janvier 2020 a été le plus chaud jamais enregistré et les concentrations de gaz à effet de serre atteignent de nouveaux records.

Sur l’année 2019, la température moyenne annuelle a été supérieure de 1,1°C aux niveaux préindustriels. Mais la température est loin d’être le seul indicateur du changement climatique en cours. Dans le pôle Nord, les glaciers continuent de fondre, le niveau de la mer monte de plus en plus vite et atteint sa valeur la plus élevée depuis le début des mesures. La chaleur océanique bat de nouveaux records et des vagues de chaleur marine étendues ont été observées. Aucun continent n’a été épargné par les phénomènes météorologiques extrêmes comme les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations. De plus en plus de personnes sont exposées au stress thermique, à l’insécurité alimentaire et à de graves pénuries d’eau. Les cyclones tropicaux ont frappé les Bahamas, le Japon et le Mozambique. Les feux de foret ont touché jusqu’à l’Arctique et ont été particulièrement intenses en Amazonie, puis en Indonésie et en Australie. En 2019, les records de températures estivales en Australie, en Inde, au Japon et en Europe ont influencé les populations.

Les Etats africains se sont tous engagés à contribuer à limiter la hausse des températures à 2°C. Mais localement, la hausse des températures en Afrique sub-saharienne sera bien supérieure au réchauffement global. Les nuits seront plus chaudes et les vagues de chaleur seront plus longues avec des températures plus élevées. Le continent connaît déjà plusieurs problèmes de développement multifactoriels. Le réchauffement climatique est sérieusement en train de complexifier ces problèmes et de compromettre les efforts des Etats et les économies locales.

Boris Kharl Ebaka

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