Chronique : Il faut sauver l’accord de Paris sur le climat

Samedi 27 Octobre 2018 - 12:46

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Presque trois ans après l’accord de Paris sur le climat, pas un seul pays parmi les plus pollueurs n’est aligné à ce jour sur les objectifs fixés par ce texte, à savoir limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C d’ici à 2100. Pourtant à Paris, en 2015, ces pays s’étaient engagés à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre de 30 à 40% d’ici à 2030. On en est bien loin puisque ces émissions, au lieu de diminuer, ne cessent d’augmenter malgré les engagements pris par les uns et les autres.

 

La France, par exemple, qui avait organisé la fameuse COP21 où a pu être obtenu le plus grand accord climatique de l’histoire, voit elle-même ses émissions croître d’année en année. En 2016, elle a rejeté 459 millions de tonnes de CO2 et en 2017 elle en a rejeté 466 millions, soit une hausse de près de 2%.

Quand l’ensemble des pays signataires de l’accord de Paris va se retrouver en Pologne, en décembre prochain, pour la COP24, ils auront un seul objectif : sauver l’accord de Paris.

Cela passe d’abord par l’adoption des mesures de mise en œuvre de l’accord par tous les acteurs. Ensuite, lors de l’accord de Paris, il avait été retenu dans le document final que les pays développés devaient assister financièrement ceux en développement tant au niveau de l’adaptation au réchauffement climatique qu’à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, qui suppose notamment l’expansion des énergies renouvelables. L’inaction ou la lenteur qui existe sur ce point précis, si elle n’est pas corrigée, se traduira tout simplement dans un proche avenir par une déstabilisation de l’économie mondiale qui touchera tous les pays.

Quand, après d’âpres négociations, la fumée blanche sortie du Bourget en 2015 pour annoncer que l’accord était trouvé, les Etats-Unis étaient sur la table des signataires. Depuis, Donald Trump est passé par là et a décidé de sortir son pays de l’accord de Paris sur le climat. Pourra-t-on atteindre les objectifs de Paris si le deuxième plus gros pollueur de la planète derrière la Chine ne respecte plus l’accord ? Pour l’instant, il est bien difficile de mesurer l’impact réel de la sortie des Etats-Unis de ce texte.

Ce qu’il faut retenir in fine, c’est que le monde ne peut plus se permettre de continuer à mener d’interminables négociations sans agir. La communauté internationale doit, dans l’urgence, finaliser l’accord de Paris pour atteindre l’objectif de limiter le réchauffement climatique à moins de deux degrés par rapport au niveau de la révolution industrielle.

La COP24 qui arrive à grand pas nous permettra non seulement de jauger la volonté et la détermination des pays pollueurs à matérialiser en action leurs discours mais aussi de voir si tous ensemble, nous avons réellement pris la mesure du danger qui nous guette à tout instant.

 

Boris Karl Ebaka

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