Cinéma : les acteurs sollicitent le soutien des pouvoirs publics

Lundi 10 Février 2020 - 17:15

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Réunis à Brazzaville, du 6 au 7 février, dans le cadre de la deuxième édition des Kamba’s Awards, les cinéastes congolais ont évoqué lors de différents échanges la nécessité de créer des fonds de soutien publics et privés pour accompagner et promouvoir le secteur au Congo.

Malgré l’augmentation des productions cinématographiques, la reconnaissance et, tant soit peu, la valorisation du secteur, le cinéma congolais souffre énormément d’un manque de financement. Force est de constater le brave combat dont font preuves les jeunes cinéastes au Congo. Avec des moyens de bord, disent-ils, nous essayons de faire vivre le secteur. Mais, cela pour combien de temps ? Peut-on s’interroger. « C’est frustrant de constater que dans ce pays, le cinéma ne compte réellement que pour ceux qui évoluent dans ce secteur. Pourtant, le développement du cinéma bénéficierait considérablement aux autres domaines d’emploi », en pense Doria Lembe, actrice congolaise.

Pour ces jeunes réalisateurs, scénaristes, acteurs, managers culturels voire producteurs, créer un fonds de soutien public et privé du cinéma serait un pas vers l’avant et servirait à rendre les productions locales plus qualitatives. « Certes qu’il y a du potentiel, nous ne pouvons pas ignorer le fait qu’aussi bénéfique soit-il, le cinéma demande des moyens : formation, professionnalisme, production... De bonnes idées et des projets originaux, nous en avons. Mais, nous demeurons confrontés au problème de financements », a déclaré Richi Mbebele, acteur et réalisateur.

En tant que mécanisme d’aides sélectif sur la base de critères préétablis, le fonds de soutien au cinéma contribuera notamment à rendre plus compétitifs les films congolais en terme de qualité et quantité, à consolider la filière au plan national et régional ainsi qu’à accroître sa rentabilité. Aujourd’hui, dans le monde, la plupart des pays aident leur secteur cinématographique à se développer. C’est le cas dans plusieurs pays européens, aux Etats-Unis et biens d’autres. La nature des mesures mises en place sont variables. Elles peuvent prendre la forme d’aides directes financées par l’Etat, de ressources affectées, d’engagements contractuels...  

Outre la problématique de financements, les cinéastes congolais s’insurgent sur le fait que les films congolais sont absents de quelques salles de cinéma qui existent dans le pays et quasiment pas diffusés sur les chaînes nationales. « Comment expliquer que nos productions soient découvertes sur les chaines internationales plutôt que nationales et, lorsque nous nous rapprochons de nos médias pour en discuter, ils sont très peu coopératifs. Nous désirons voir des améliorations à ce propos », a souhaité le réalisateur Michael Gandoh. Confiants en l’avenir du cinéma au Congo, ces jeunes cinéastes ne rêvent que d’une chose : se positionner dignement à l’échelle internationale.

Merveille Atipo

Légendes et crédits photo : 

Les cinéastes posant avec les officiels au terme d'un atelier/Adiac

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