Circulation routière : Jean-François Ndenguet rappelle les policiers à l’ordre

Lundi 22 Septembre 2014 - 20:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le directeur général de la police a présenté, le 20 septembre, la nouvelle unité de la circulation routière et le bureau des accidents de Brazzaville. Il a saisi l'opportunité pour exiger aux policiers d’intérioriser l’obligation de résultats et de changement positif de comportement.

Les agents de ces deux structures, sélectionnés après un test, seront dotés, chacun, d’un nouvel uniforme et d’un numéro spécial personnel pour faciliter leur identification. La nouvelle unité de la circulation routière assurera, désormais et exclusivement, des missions de régulation. Les missions de contrôle étant réservées à une équipe spéciale que seul le commandement de la direction générale de la police aura le droit de mettre en mission. « Cette équipe arborera d’ailleurs des signes distincts. Dans le même esprit, il est interdit dorénavant aux motocyclistes de la police d’exercer des actes de contrôle routier. Ils sont commis uniquement aux missions d’escorte. Je dis solennellement, ici, que tous les moyens de contrôle seront utilisés pour démasquer tous ceux qui tenteront de pérenniser les vieilles et mauvaises habitudes », a insisté le général Jean-François Ndenguet.

Le racket, principal grief reproché aux policiers

Dans une salle des conférences internationales du Palais des congrès pleine et en présence du secrétaire général de la mairie, Abraham Ibela, des maires d'arrondissement et de la directrice départementale des transports terrestres de Brazzaville, le directeur général de la police a dénoncé les travers de certains policiers assurant la circulation routière. Dans la liste des récriminations, il a par exemple cité la non-maîtrise des prescriptions du code de la route, les règles élémentaires du droit, la propension au retrait systématique des permis de conduire ou des dossiers qui, au lieu d’être déposés auprès des services compétents, sont délibérément emportés au domicile par des agents de police qui se transforment en commissariats. La suite étant connue.

Il y a aussi le racket, principal grief reproché aux agents de circulation routière. À l’origine de ce phénomène, a expliqué Jean-François Ndenguet, les ristournes qui obligent les agents à racketter systématiquement les automobilistes et les motocyclistes. Selon lui, cet appât de gain touche également les éléments du Bureau central des accidents, spécialistes des faramineuses amendes non réglementaire, des constats de complaisance souvent contestés par l’une ou l’autre des parties concernées par un accident de voie publique, et même par les compagnies d’assurances. « Force est de constater que l’unité de la circulation routière et le bureau central des accidents n’ont pas donné pleine satisfaction aux uns et autres. La vitrine de notre police a souvent déçu. Cela est le fait de bon nombre d’agents de la circulation routière et des accidents présentant des uniformes à la saleté repoussante, alors que la propreté est l’une des vertus cardinales de l’agent de ces unités. Ces pratiques honteuses qui déshonorent notre police relèvent du syndrome de la corruption, ce mal qui ronge notre corporation. Il est temps que tout cela cesse ! Tout cela doit cesser ! Les corrompus et les corrupteurs seront frappés des mêmes peines, conformément à la loi», a-t-il promis.Il encourage des agents exemplaires à continuer dans la voie de l’excellence.

Les transporteurs sont aussi coupables

S’adressant aux syndicats des transporteurs, le directeur général de la police a indiqué qu’ils étaient aussi comptables de toutes ces dérives. C’est ainsi qu’il a rappelé leur devoir d’éduquer les conducteurs des véhicules de transport public qui sont les principaux corrupteurs des agents de la circulation routière. « Avec leurs faux permis, des dossiers incomplets, une police d’assurance jamais à jour, des véhicules qui ne respectent pas les prescriptions techniques exigées par la loi. Aux syndicats qui défendent les intérêts des usagers de la route, je lance un appel à participer à cette œuvre de salubrité, en étant exigeants sur la qualité des prestations des policiers et des transporteurs », a conclu Jean-François Ndenguet.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Jean-François Ndenguet entouré de la directrice départementale des transports et secrétaire général de la mairie ; les policiers dans la salle ; crédit photo Adiac