Coalition gouvernementale : les chantiers les plus complexes se dessinent

Mercredi 28 Août 2019 - 19:56

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Le tout premier d’entre eux démarre déjà dans quelques jours avec la gratuité attendue de l’enseignement de base en RDC. Par ailleurs, d’autres actions d’envergure seront enclenchées incessamment dans les secteurs de l’assainissement des finances publiques, de la santé publique, de la sécurité dans l’est du pays, de l’énergie électrique et du climat des affaires.

La semaine prochaine, le président de la République, Antoine-Félix Tshisekedi Tshilombo, sera testé sur l’une des plus grandes promesses de campagne : la gratuité de l’enseignement de base. Cette rentrée scolaire s’annonce assez mouvementée car la pression s’accentue sur les responsables des établissements scolaires publics et même privés curieusement, pour le respect strict de cet engagement crucial de l’État RD-congolais.

Selon les chiffres repris dans un document du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, le gouvernement de la République devrait dépenser 2,9 milliards de dollars américains par an en vue de sa matérialisation. En effet, il faudrait assurer la prise en charge, à hauteur de 8 millions de dollars américains, des frais de bulletin par l’État RD-congolais pour près de 13,5 millions d’élèves. Il y a aussi les 20 millions de dollars américains de financement du déroulement de l’examen national de fin d’études primaires pour un effectif estimé à 1,5 million d’élèves sur l’ensemble du territoire national. Ces chiffres donnent forcément des vertiges, affirme un expert, et il est difficile de voir le gouvernement de la République aller aussi loin dans l’application de cette promesse électorale faute de mobiliser un budget conséquent. Toutefois, il s’agit déjà d’un chantier qui se trouve sur la table du nouveau Premier ministre, Ilunga Ilunkamba.

Autre chose, la question de l’assainissement des finances publiques reste aussi une problématique assez complexe. Elle est d’autant plus difficile que le pays sort de neuf mois de gestion « présidentielle », sans un gouvernement responsable pour engager et surveiller les dépenses. En effet, il s’agit à présent de rassurer certains partenaires-clés comme le Fonds monétaire international (FMI) qui espéraient la mise en place rapide d’un gouvernement lors de sa dernière revue de la situation macro-économique de la RDC. Certes, pour certains experts comme Al Kitenge, il revient plus au pays lui-même qu’à ses partenaires au développement de mettre en œuvre une stratégie pluriannuelle cohérente et reposant sur des piliers de développement comme le potentiel hydroélectrique et les ressources naturelles, a-t-indiqué. Toutefois, a-t-il reconnu, des institutions comme le FMI sont utiles pour puiser une somme d’informations stratégiques et négocier des appuis budgétaires nécessaires à la réussite de l’action gouvernementale.   

La lutte contre l’épidémie à virus Ebola a connu un dénouement inattendu avec la démission, en juillet dernier, du ministre de la Santé, Oly Ilunga, et la reprise en main des actions de terrain par un secrétariat technique rattaché à la présidence et chapeauté par un éminent professeur, Dr Jean-Jacques Muyembe. L’ancien patron de la Santé publique s’est opposé au deuxième vaccin dans la lutte contre l’épidémie par des acteurs qui ont fait preuve d’un manque d’éthique manifeste, disait-il dans sa lettre de démission. Il est entendu actuellement par la justice RD-congolaise sur la gestion des fonds alloués à la riposte contre la maladie à virus Ébola.   

 

Laurent Essolomwa

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