A cœur ouvert : s’oublier et se mettre en retrait

L’on vous dira souvent que celui qui veut diriger une nation doit apprendre à diriger une maison. L’on vous dira que personne ne peut prétendre diriger la cité s’il n’est pas capable de maîtriser son foyer. Et certaines fonctions administratives, civiles et militaires ne peuvent être assumées sans passage devant l’Etat civil.

Le mariage est ainsi le plus beau des camps d’entraînement si on veut percer dans la vie. Pourquoi ? Eh bien, c’est parce que c’est compliqué de gérer ses émotions, ses envies, ses besoins et aussi ceux de l’autre.

L’humain est la conception de l’être supérieur la plus complexe qui soit dans sa constitution, ses raisonnements et son fonctionnement. Alors, qui veut diriger les autres doit être prêt à passer sur l’autel de sacrifice de son ego.

L’état émotionnel de nos familles, la sorcellerie, les envoûtements, la comparaison, la compétition prouvent à suffisance que l’élévation attire du monde mais il y a un secret qui n’a jamais trahi ceux qui le pratiquent : s’effacer.

On dirait un contre-sens, un illogisme, un paradoxe… Mais qu’observez-vous quand votre mari hausse le ton, gronde dans la maison, s’irrite et vous percute de ses émotions et que vous répondez par le silence ? Pas un silence de frustration, pas une bouderie de mécontentement, ni même de renoncement ou de capitulation mais un silence qui laisse la place à l’autre d’exprimer tout ce qu’il ressent, même si c’est très difficile à entendre…

Un silence qui assume ses torts, autorise le mécontentement de l’autre et la divergence du moment. Un silence qui permet la désescalade, qui accorde une issue favorable à la crise et attend que la tempête des émotions passe pour permettre un contexte ultérieur de communication bienveillante, si nécessaire, car la laisser couler est parfois une solution à part entière…