Collectif des partis de l’opposition : « Le Sénat actuel est illégal »

Samedi 14 Décembre 2013 - 16:10

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans une lettre ouverte datée du 27 novembre 2013, publiée le 14 décembre à Brazzaville, le Collectif des partis de l’opposition congolaise, signataires de la déclaration du 17 août 2012, a évoqué le report en violation des délais constitutionnels des élections locales à une date indéterminée

« L’échec cuisant du recensement administratif spécial (RAS) conduit de façon unilatérale et frauduleuse par le ministère de l’Intérieur et ses démembrements ont placé dans l’illégalité totale le Sénat et les conseils départementaux et municipaux », indique la lettre, car l’article 92 alinéas 2 de la Constitution du 20 janvier 2002 dispose : « La durée du mandat des sénateurs est de six ans. Le Sénat est renouvelable tous les trois ans de moitié par tirage au sort. » Signalons qu’étant donné que le dernier renouvellement date de 2008, le suivant devait intervenir en 2011.

Étant dans l’illégalité, le Collectif des partis de l’opposition a affirmé que cette situation était lourde de conséquences pour l’adoption du budget de l’État exercice 2014, car un Sénat amputé de la moitié de ses membres n’est pas habilité à adopter le budget de l’État.

Dans les normes constitutionnelles, le Congo ne devrait pas avoir de budget exercice 2014 avant la tenue des élections locales et le renouvellement de la chambre haute du Parlement. En effet, la non-tenue dans les délais légaux des élections locales entraîne l’illégalité des conseils départementaux et municipaux qui élisent les sénateurs. Pour ce collectif, seul le consensus national, obtenu au cours d’un vrai dialogue politique entre le pouvoir et l’ensemble des corps sociaux, peut permettre de sortir de cette impasse.

Dans cette lettre, le Collectif des partis de l’opposition appelle le pouvoir à l’organisation d’un vrai dialogue citoyen, totalement différent de ceux d’Éwo et de Dolisie, avant d’inviter le pouvoir à mettre fin au RAS unilatéral actuel et à bien vouloir convoquer les états généraux de la nation. Cet appel au dialogue de toutes les forces vives de la nation est pour ce groupement politique une issue pouvant conduire à la résolution de la crise multidimensionnelle qui plombe le Congo.

Au cours de cette séance, le collectif a invité le peuple congolais à s’opposer à toutes les manœuvres du pouvoir ne visant qu’à diviser pour mieux régner, et à continuer à faire déchanter un peuple suffisamment appauvri.

Outre la lettre ouverte adressée au président de la République du Congo, Denis Sassou-N'Guesso, le collectif des partis de l’opposition a échangé avec la presse sur des questions d’actualité concernant la mort de l’icône mondiale, Nelson Mandela, et le sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique, tenu récemment en France.

Josiane Mambou-Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo : Le collège des présidents du Collectif. (© DR)