Commémoration : l’association des Amis de la RCA fête son premier septennat

Mardi 22 Septembre 2020 - 15:32

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Créée le 21 septembre 2013,  l'association des Amis de la République centrafricaine a célébré à Paris ses 7 ans d'existence.

 

Me Michel Langa, président de l'ARC en compagnie de Michel Gbezera-Bria, ambassadeur de la RCA lors de la Semaine Africaine de l'Unesco 2019En raison de la pandémie de Covid-19, la cérémonie du 21 septembre s'est déroulée en deux temps, dans un cadre restreint : d'abord au restaurant Portobello, ensuite au café "Le Jade" où Me Michel Langa, président de l'association, a reçu la presse.

C'est autour d'une petite collation que l'avocat, en présence de Simon Mobitang, secrétaire général de l’association, a donné sa vision de l'association et a fait un bref bilan de sa présidence.

L'association des Amis de la République centrafricaine (ARC) a articulé son existence sur la question de l'apolitisme et du "parti-pris". Doit-on se mêler de politique ou se situer au-dessus de la mêlée ? De l'avis officiel, il est hors de question de transformer l'association en parti politique. 

En raison de son statut (il s'agit d'amis et non "d'enfants" de la RCA), il est difficile de faire de l'ARC un groupe de pression politique qui pèserait notamment sur les prochaines élections présidentielles du 27 décembre 2020, le deuxième tour étant prévu le 12 février 2021.

A ce propos, et c'est toujours le dilemme : qu'est-ce qui est politique, qu'est-ce qui ne l'est pas ?  Catégorique sur la question de ne pas prendre position sur l'échiquier politique centrafricain, Me Michel Langa a reconnu que tout ce qui se fait dans la cité est politique. " J'ai déjà bien assez à faire avec mon cabinet pour, de plus, me lancer dans la politique", a-t-il affirmé.

"Je suis pour l'unité nationale", a martelé l'avocat. Tous les candidats aux présidentielles peuvent compter sur la loyauté de l'association. Dans ce contexte, même s'il recèle une teneur avant tout symbolique, le but recherché par l’association demeure, entre autres, celui d'une Centrafrique unie, en besoin de stabilité et d'apaisement.

La question épineuse des groupes armés se trouve évidemment au cœur des débats de l'ARC. "Quel sort réservé aux rebelles ?". Le 21 septembre 2016, l'ARC avait posé la question au président Faustin Archange Touadéra. En dépit de la réponse gouvernementale, l'association est catégorique : pas d'impunité pour les chefs de guerre.

On pourrait se demander si, en raison de cette radicalité, l'ARC ne s'aliènerait pas certains anciens combattants qui disent avoir fait amende honorable et aimeraient désormais faire de la politique sans la kalachnikov en bandoulière. Pour l'ARC, adopter cette posture, n'est-ce pas déjà un acte politique ? 

Dédouaner tout le monde ou punir les responsables de guerre semble une vieille problématique que l'ARC a trouvée à sa création en 2013. Ce n'est pas fortuit si la position juridique et judiciaire de l'ARC sur ce brûlant sujet est défendue par Me Langa, avocat au Barreau de Paris et bien imprégné des mécanismes de l'imprescriptibilité des crimes de guerre du point de vue du droit International.

De même en 2013 à la création de l'ARC, certains amis comparaient la question malienne à la question centrafricaine. "La situation n'est pas comparable" , estima le groupe de réflexion antérieur à l'ARC (La Fraternité centrafricaine). Le Mali est un Etat tandis que la RCA n'avait plus d'Etat. Les amis de la RCA optèrent pour un autre champ de réflexion sur le chaos qui régnait en République centrafricaine. Ainsi naquit l'ARC sur le destin duquel pèse aujourd'hui un lâcher-prise au motif que la démocratie a été restaurée en RCA ; donc l'association doit élaborer une stratégie de combat différente de celle qui prévalait durant l'enfer de la guerre civile. 

Le 21 septembre 2021, au huitième anniversaire, on saura si le cap symbolique des 7 ans aura été revitalisant ou non pour une association dont la dernière action remonte à 2019, à la Semaine Africaine de l’Unesco sur l'invitation de l'ambassade de la RCA à Paris.

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Me Michel Langa, président de l'ARC en compagnie de Michel Gbezera-Bria, ambassadeur de la RCA lors de la Semaine Africaine de l'Unesco 2019

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