Commerce international : le plus grand marché agricole de Kinshasa en construction

Le marché international de Kinshasa (MIK) est un projet des superlatifs qui permet de corriger une erreur des années de l’essor industriel de la RDC. Maluku abrite les anciens fleurons de l’industrie congolaise aujourd’hui essouflés. Des grands projets agro-industriels sont restés embryonnaires en raison d’une incapacité à assurer des débouchés aux produits locaux faute de ce genre de dispositifs. Des vastes étendues exploitées n’ont pas permis de hisser la RDC parmi les pays producteurs de la région.

Dans un premier temps, le MIK installé dans la Zone économique spéciale de Maluku (ZES) va servir de débouchés aux produits du Parc agroindustriel de Bukanga-Lonzo. Mais une précision s’impose à ce niveau. Il est question également de faciliter l’accès au MIK à d’autres producteurs. La seule condition est le respect des normes internationales de production et de commercialisation. Cette ouverture est fondamentale pour ne pas décourager la production locale bien existante. Il devient impérieux de bien définir la place des paysans dans le processus d’installation des parcs agro-industriels à travers le territoire national.

Il faut inscrire le MIK dans le cadre d’une vision plus large de promotion des produits locaux. En effet, il s’agit d’ériger un système intégré de planification dans la gestion des projets du gouvernement. L'on se rappelle de la distribution des tracteurs en 2011. Toutefois, les résultats sont restés en deça des attentes.

Comme l'ont expliqué certaines sources proches du gouvernement, il n’y aurait pas eu une synergie d’ensemble suffisante pour arriver à valoriser tout le potentiel agricole du pays. Mais du côté de certains experts, l'on exprime une inquiétude majeure. Chaque initiative de modernisation doit répondre à un besoin réel du secteur agricole en RDC. L’innovation doit être intégrée ainsi dans une finalité.

Vendre plus ou vendre mieux ?

La question est d’autant plus cruciale que la seule modernité de la production ne peut garantir un décollage du secteur agricole car la transformation est restée très artisanale. Et c’est le grand débat. Faut-il produire plus ou mieux ? Sans une valeur ajoutée, quelles sont les chances d’écoulement des produits congolais sur le marché international ? Voici quelques thèmes soulevés dans les milieux des agriculteurs. Pour les uns, le plan ambitieux de construction des parcs agroindustriels et des marchés internationaux ne peuvent minimiser l’intérêt de mieux planifier le programme de dévelopement agricole de la RDC. Une solution partielle serait, par exemple, d’acheminer des tracteurs agricoles sans régler le défi plus stratégique d’adduction d’eau dans la commune de Maluku dépourvue d'eau malgré la proximité du fleuve. Et la partie transformation ne peut demeurer aussi loin de la préoccupation du gouvernement.

Fruit d’un partenariat public-privé, le MIK va bientôt voir le jour et placer le pays devant de nouveaux défis. Pour sa construction, les négociations ont débuté en mars 2014 pour arriver à bâtir un partenariat entre les investisseurs regroupés au sein du consortium Africom et le gouvernement congolais. Le résultat final est un partenariat mettant ensemble trois sociétés, en l’occurrence la Société d’exploitation du Parc agro-industriel, la Société d’aménagement du Parc agro-industriel et le MIK. C’est en avril 2015 que le gouvernement congolais a décidé d’officialiser la création de ces sociétés en procédant à la signature de leurs statuts.