Commerce : les Brics dénoncent le protectionnisme américain

Mardi 5 Juin 2018 - 11:45

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En attendant le sommet du G7 qui se tiendra du 7 au 10 juin, à Malbaie, au Canada, les cinq pays des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) estiment que la décision des Etats-Unis d’augmenter des taxes douanières visant principalement les alliés, « mine la croissance mondiale ».

Réunis à Pretoria (Afrique du Sud) le 4 juin, les ministres des Affaires étrangères des Brics ont « souligné leur attachement ferme au libre-échange ». Dans un communiqué, ils se disent « opposés à la nouvelle vague de protectionnisme et à l’impact systématique de mesures unilatérales qui sont incompatibles avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et minent le commerce international et la croissance économique ». Ils ont insisté sur « l’importance d’une économie mondiale ouverte et inclusive qui permette à tous les pays et tous les peuples de partager les bénéfices de la globalisation ».

Loin de s’arrêter à ses précédentes décisions déjà condamnées presque par tout, Washington a annoncé, le 1er juin, d’autres mesures imposant des tarifs supplémentaires de 25% sur les importations d’acier et de 10% sur celles d’aluminium en provenance de l’Union européenne, du Canada et du Mexique. Une démarche susceptible de déclencher une escalade dévastatrice pour l’économie mondiale.

Lors d’un G7 finances qui s’était achevé le 2 juin, les alliés de Washington ont unanimement protesté contre la politique commerciale agressive de Donald Trump et l’ont exhorté à revenir sur sa décision d’imposer des taxes sur l’acier et l’aluminium au cours du sommet des chefs d’Etat au Québec. « Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales ont demandé au secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, de faire part (à la Maison-Blanche) de leur inquiétude unanime et de leur déception », avait alors déclaré le ministre canadien des Finances, Bill Morneau, à l’issue de trois jours de réunion à Whistler, une station de ski de l’ouest du Canada. « Les ministres et les gouverneurs se sont mis d’accord sur le fait que les discussions (sur le commerce) devaient se poursuivre au sommet à Charlevoix où une décision doit être prise », avait-il indiqué.

Estimant que les taxes annoncées par Washington « compromettent un commerce ouvert et sapent la confiance en l’économie mondiale », le ministre canadien avait exprimé à son homologue américain, Steven Mnuchin, dans « des mots durs », selon ses propres termes, le « complet désaccord » d’Ottawa avec les Etats-Unis.

Certains analystes pensent qu’au moment où l’économie de la planète affiche un taux de croissance (+3,9%) solide et inédit depuis la crise financière de 2008, l’Allemagne, le Canada, la France, le Japon, l’Italie et les États-Unis auraient dû plancher sur les recettes pour faire en sorte que cette croissance soit partagée par le plus grand nombre plutôt que de se pencher exclusivement sur les taxes imposées par le gouvernement américain.

Notons que de l’avis de tous, la guerre commerciale n’est pas encore déclarée puisque que Donald Trump n’a pas encore mis à exécution ses menaces d’imposer des taxes sur l’automobile, un des secteurs au cœur des échanges du commerce mondial. 

 

Nestor N'Gampoula

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