Conflits armés : la situation nutritionnelle s’est aggravée dans cinq pays

Mardi 29 Janvier 2019 - 10:39

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L’Afghanistan, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Soudan du Sud et le Yémen sont touchés par une faim provoquée par les conflits, indique un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), rendu public le 28 janvier.

Le texte souligne que la situation dans les huit endroits du monde où l’on recense le plus grand nombre de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire montre que le lien entre conflit et faim demeure trop persistant et mortel. A la différence des Etats où la sous-nutrition s’est aggravée, quelques améliorations ont été enregistrées en Somalie, en Syrie et dans le Bassin du Lac Tchad grâce à un meilleur contexte sécuritaire, note le rapport.

D’après les auteurs de l’analyse, au total, près de cinquante-six millions de personnes à travers ces huit zones de conflit ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence et d’assistance afin de soutenir leurs moyens d’existence. Les actes de violence contre le personnel humanitaire sont en hausse, parfois forçant les organisations à suspendre leurs opérations et à priver la population vulnérable d’une aide précieuse, selon le document. En 2018, des travailleurs humanitaires et leurs établissements ont été la cible d’attaques dans tous les pays couverts par l'étude.

Pour José Graziano da Silva, le directeur général de la FAO, « ce rapport démontre clairement l’impact des violences armées sur les vies et les moyens d’existence de millions d’hommes, de femmes, de garçons et de filles piégés au milieu des conflits ». Dans le même texte, il dénonce « des niveaux de faim inacceptables au XXIe siècle ». « Nous devons améliorer et faciliter l’accès aux zones de conflit de manière à pouvoir atteindre davantage de civils qui ont besoin de notre aide. Mais ce dont le monde a besoin, c’est de mettre un terme aux guerres », estime de son côté David Beasley, directeur du PAM.

Le document prévient qu’une détérioration importante de la sécurité alimentaire lors de la saison creuse cette année -juin à août 2019 - est attendue dans le Bassin du Lac Tchad, dont le nord-est du Nigeria, les régions du lac Tchad et de Diffa au Niger, où les militants de Boko Haram sont actifs. Et trois millions de personnes devraient être confrontées à une situation d’insécurité alimentaire aiguë, précise-t-on.

Notons que la résolution 2417 du Conseil de sécurité de l’ONU condamne sans ambiguïté la famine comme arme de guerre. Elle appelle toutes les parties d’un conflit armé à respecter leurs obligations dans le cadre du droit international humanitaire afin de minimiser les impacts des actions militaires sur les civils, y compris la production et la distribution alimentaires, et de permettre aux humanitaires d’accéder en toute sécurité et de manière opportune aux civils nécessitant de la nourriture et une aide médicale.

 

 

Nestor N'Gampoula

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