Conflits armés : plus de 12 000 enfants tués en 2018

Mercredi 31 Juillet 2019 - 12:30

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Au total, plus de 24 000 violations ont été constatées dans les vingt situations de conflit surveillées par les Nations unies, révèle le rapport annuel du secrétaire général sur les enfants et les conflits armés publié, le 30 juillet.

« Plus de 12 000 enfants ont notamment été tués ou mutilés l’an dernier, principalement à la suite d'incidents impliquant des fusillades, des restes explosifs de guerre, des engins piégés, des mines antipersonnel et des affrontements. Les responsables sont des acteurs non étatiques, mais aussi des acteurs étatiques et des forces multinationales », souligne le document.

Depuis que les Nations unies ont commencé à surveiller cette grave violation des droits humains, l'année 2018 a été marquée par le plus grand nombre d'enfants tués ou mutilés dans un conflit armé. Face à ce nombre record, en une seule année, l’ONU réclame des mesures.

Plus de 7 000 enfants ont également été recrutés en 2018 par des forces armées ou des groupes armés, particulièrement en Somalie, au Nigéria et en Syrie. D’autres ont été victimes d’enlèvements, de violences sexuelles, ont subi les conséquences d’attaques contre des écoles et des hôpitaux ou de l’absence d’accès à l’assistance humanitaire.

Les incidents de violences sexuelles contre des garçons et des filles sont restés répandus dans toutes les situations (933 cas), mais cette violation a continué d'être sous-déclarée en raison du manque d'accès, de la stigmatisation et de la peur des représailles. Les chiffres les plus élevés ont été vérifiés en Somalie et en République démocratique du Congo(RDC).

Près de 2 500 enfants auraient été enlevés en 2018, dont plus de la moitié en Somalie. Alors que les attaques avérées contre des écoles et des hôpitaux ont diminué dans le monde (1 056), elles se sont considérablement intensifiées dans certaines situations de conflit telles que l’Afghanistan et la Syrie.

Le Mali est l'exemple le plus grave de privation d'accès à l'éducation et d'utilisation des écoles à des fins militaires, révèle le rapport onusien. Fin décembre, 827 écoles étaient fermées dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, privant quelque 244 000 enfants d'accès à l'éducation.

La représentante spéciale du secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba, s’est déclarée attristée par le fait que les enfants continuent d'être affectés de manière disproportionnée par les conflits armés.

Selon elle, les belligérants ont le devoir de faire de la protection des enfants une priorité. « Les parties en conflit doivent assumer leur responsabilité de protéger les enfants et mettre en place des mesures concrètes pour mettre fin et prévenir ces violations », a-t-elle dit à l’occasion de la publication du rapport.

Démoralisé par le nombre de violations commises contre les enfants, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a, quant à lui, rappelé aux belligérants qu’ils doivent respecter leurs obligations inscrites dans le droit international, en particulier la protection spéciale accordée aux enfants.

Environ 14 000 enfants libérés et réinsérés

Le nombre d'enfants libérés a constamment augmenté ces dernières années, grâce à l'engagement direct des Nations unies avec les parties en conflit. 13 600 enfants ont bénéficié d'une aide à la libération et à la réinsertion dans le monde, un nombre en augmentation par rapport à l'année précédente (12 000). 2 253 enfants ont été relâchés par des groupes armés en RDC, 833 au Nigéria et 785 en République centrafricaine (RCA).

Les relations avec les parties en conflit ont conduit à la signature de trois nouveaux plans d'action en RCA et en Syrie, dans lesquels ces parties s’engagent à mettre fin aux violations et à les prévenir, ainsi qu'à protéger les enfants.

En RDC, huit commandants de groupes armés ont signé une déclaration unilatérale en 2018 dans laquelle ils s'engagent à mettre fin au recrutement, à l'utilisation d'enfants et à d'autres violations, et à prévenir ces recrutements. Depuis, d’autres groupes armés ont signé une déclaration similaire.

Josiane Mambou Loukoula

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