Conjoncture internationale : la Banque mondiale plus qu’optimiste

Mercredi 10 Janvier 2018 - 11:45

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L'institution financière a annoncé, « une embellie économique mondiale teintée de risques à plus long terme ». Le produit intérieur brut (PIB) mondial devrait progresser de 3,1% cette année, après 3% en 2017, soit 0,2 point de pourcentage de plus que ses prévisions de juin pour 2018.

« La croissance mondiale est plus forte que ce que nous avions prévu ». Et, 2018 a de « bonnes chances » d'être la première année depuis la crise financière où l'économie mondiale tournera à plein régime ou presque, a noté Ayhan Kose, économiste à la Banque mondiale (BM) qui a aussi rehaussé de 0,3 point son évaluation de l'expansion pour l'année dernière.

La croissance est tirée par les investissements, le secteur manufacturier et les échanges commerciaux tandis que les pays exportateurs de matières premières bénéficient d'un raffermissement des prix, résume l'institution basée à Washington. Même si cette embellie profite à toutes les régions du monde, les Etats-Unis, la zone euro et le Japon sont les premiers bénéficiaires, observe cet expert, principal auteur de ce rapport semestriel sur la conjoncture internationale.

D'après ces nouvelles projections, les Etats-Unis devraient, en effet, voir leur croissance économique accélérer à 2,5% contre 2,2% attendu en juin. Le PIB de la zone euro devrait croître de son côté de 2,1%. Quant au Japon, la croissance est anticipée à +1,3%. La BM, qui prévoyait un léger ralentissement de la croissance de la Chine en 2017, a finalement estimé que celle-ci avait accéléré de 0,1 point de pourcentage à 6,8% et table sur une légère décélération cette année à 6,4%. Et l'autre géant, l'Inde, devrait voir sa croissance rebondir à 7,3% en 2018 après 6,7% l'an passé.

Les deux grands pays émergents, le Brésil et la Russie, qui ont renoué en 2017 avec la croissance (+1,7% et +1%) après deux années de récession, devraient, en outre, poursuivre leur reprise avec des hausses respectives attendues de 1,7% et 2% en 2018. « La reprise de la croissance mondiale est encourageante, mais l'heure n’est pas à l'autosatisfaction », a toutefois prévenu le président de la BM, Jim Yong Kim. Car un resserrement abrupt des conditions financières mondiales pourrait compromettre l'expansion.

Bien qu’optimiste sur la croissance économique mondiale, l’institution financière émet des réserves sur la capacité de la soutenir à long terme face « à la tentation du protectionnisme et aux tensions géopolitiques ». Référence faite à la politique commerciale de l’administration Trump, notamment à l’égard de la Chine ainsi que les tensions exacerbées entre les Etats-Unis et la Corée du Nord.

Pour rappel, le président américain avait promis, durant sa campagne, un net durcissement de la politique commerciale des Etats-Unis pour préserver les emplois et soutenir les entreprises américaines. Depuis un an, le département du Commerce américain a multiplié les sanctions douanières préliminaires ou définitives comme sur le bois de construction canadien, les feuilles d'aluminium et l'acier chinois ou encore sur les olives espagnoles et le biodiesel en provenance d'Argentine et d'Indonésie. Donald Trump a, par ailleurs, imposé la renégociation du traité de libre-échange nord-américain (Aléna) qui unit les Etats-Unis au Mexique et au Canada, brandissant la menace de sortir purement et simplement de cet accord.

Josiane Mambou Loukoula

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