Conseil des droits de l’homme de l’ONU : la candidature de la RDC passe mal

Samedi 7 Octobre 2017 - 18:46

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Une cinquantaine d'ONG internationales et locales s'élèvent contre cette candidature en mettant en cause les « multiples violations des droits de l'homme » mises à la charge du pouvoir ainsi que de ses forces d'ordre et de sécurité.

L’Assemblée générale de l’ONU doit voter en ce mois d’octobre pour pourvoir des sièges du Conseil des droits de l'homme établi à Genève fort de ses quarante-sept membres. Quatre sièges sont réservés à l’Afrique dans cet organe onusien. Le groupe de pays africains membres de l’organisation a déjà émis ses choix en présentant les candidatures de quatre représentants du continent. Il s’agit du Sénégal, du Nigeria, de l’Angola et de la RDC. Si, pour les autres, le problème ne se pose pas, tel n’est pas le cas de la RDC dont la candidature fait jaser dans une certaine opinion tant locale qu’internationale. Pour cette opinion, le pays de Joseph Kabila ne présente pas un bon profil en termes de respect des droits de l’homme pour siéger dans cette prestigieuse institution. 

Une cinquantaine d'ONG internationales et locales ont exprimé leur désapprobation à la candidature de la RDC au Conseil des droits de l'homme en mettant en cause les « multiples violations des droits de l'homme » mises à la charge du pouvoir ainsi que de ses forces d'ordre et de sécurité. Le pays, fait-on savoir, est loin d’être un modèle sur ce registre au regard des viols, des violences récurrentes, d’assassinats politiques et de massacres de masse  qui ne cessent de jalonner son cheminement en tant que nation. Pas plus tard qu’il y a quelques mois, le dossier des charniers découverts dans l’espace Kasaï où près de 5000 personnes ont péri en l’espace d’une année a périclité la RDC dans les méandres des pays irrespectueux des droits fondamentaux des citoyens.

L’assassinat des experts onusiens  au Kasaï ne plaide pas non plus en faveur de la RDC qui, en plus, ferait obstruction aux experts de l’ONU venus enquêter sur le conflit au Kasaï. À en croire Georges Kapiamba de l’Association congolaise d’accès à la justice (Acaj, le gouvernement n’aurait accordé que des visas d’une validité de trois mois aux trois experts internationaux dépêchés par l’ONU, en l’occurrence Bacre Ndiaye (Sénégal), Luc Côté (Canada) et Fatimata M’Baye (Mauritanie).  Nommés en juillet par Zeid Ra’ad Al Hussein, haut-commissaire des Nations unies aux Droits de l’homme, leurs demandes ont été soumises au mois d’août pour une durée d’une année, mais les réponses ont été données il y a quelques jours. Ce qui, d’après l’Acaj, ne constitue pas un gage de sérieux de la part de la RDC dont la « mise sous surveillance » par l’ONU est requise  à cause des entraves aux libertés et droits fondamentaux des Congolais. « Il est encore grand temps que le Conseil de sécurité garde la RDC sous surveillance jusqu’à l’amélioration notable de cette situation », indique Georges Kapiamba. Ce débat a lieu alors que les Fardc sont engagées dans des combats avec des miliciens Maï Maï une demi-douzaine de localités du territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu.  Il est fait état des bavures qui auraient été commises par les forces loyalistes.

Alain Diasso

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