Consolidation de la démocratie : l’UE inquiète pour la répression politique montante

Mercredi 12 Février 2014 - 14:33

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La délégation de cette structure fait notamment allusion aux cas du président de l’Union pour la Nation congolaise, Vital Kamerhe, et de celui de la Démocratie chrétienne, Eugène Diomi Ndongala.

Dans un récent communiqué publié le 10 février en accord avec les chefs de mission européens en RDC, la délégation de l’Union européenne (UE) a dit prendre note avec inquiétude des entraves et des restrictions de déplacement dont certains responsables politiques de l’opposition ont été récemment l’objet. Dans sa réaction, l’UE a notamment fait allusion au dernier cas en date, qui concerne le président de l’Union pour la Nation congolaise (UNC), Vital Kamerhe.

Par ailleurs, la délégation de l’UE a également noté les résolutions récentes par lesquelles l’Union Interparlementaire a exprimé sa préoccupation sur plusieurs cas de harcèlements récents à l’encontre de parlementaires. Cette structure a fait ici allusion au président de la Démocratie chrétienne et porte-parole de la plate-forme qui soutient Étienne Tshisekedi, la majorité présidentielle populaire (MPP), le député Eugène Diomi Ndongala.

La délégation de l’UE fait référence au dernier rapport du comité des droits de l’homme de l’Union Interparlementaire de janvier sur « le cas de harcèlement éminemment politico-judiciaire contre le député Eugène Diomi Ndongala ».

Respecter les droits de l’opposition

Pour la délégation de l’UE qui dit continuer à suivre le processus électoral en RDC de très près, dans la perspective des prochaines élections locales, provinciales, législatives et présidentielle, il est important de protéger l’exercice de la liberté d’expression et de respecter les droits de l’opposition. Cette délégation a également relevé la nécessité d’assurer un espace politique ouvert et de garantir la liberté de mouvement ainsi que l’indépendance et l’impartialité de la justice. « Les partis politiques doivent être à même de jouer le rôle prévu par la Constitution de la RDC », a-t-elle appuyé.

Il est noté que le président de l’UNC, qui a été dernièrement interdit de voyager pour Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu, a également été délogé de son domicile, une maison de l’État qu’il occupait depuis 2004. Ce dernier a notamment parlé de la peur par le pouvoir de Kinshasa de la « consécration d’un leader accepté par tout le pays ».

Alors que vital Kamerhe met toute cette situation sur le compte d’un acharnement politique, le gouvernement, par son porte-parole, continue à soutenir, pour l’affaire de la maison, que l’ancien ministre de l’Information et l’un des candidats malheureux à la présidentielle de 2011, qui aurait continué à occuper cette maison de l’État illégalement, avait bénéficié d’un préavis en bonne et due forme depuis 2010. Alors que pour le voyage manqué, Lambert Mende décline toutes les responsabilités du gouvernement, en orientant les projecteurs vers l’autorité de l’aviation civile ou le ministère en charge des Transports. « Il n’y a que ces deux structures qui peuvent éclairer la lanterne de l’opinion sur cette affaire », a-t-il dit.

Par contre, le cas Diomi continue à alimenter la chronique depuis plusieurs années déjà. Après sa tenue au secret en 2012 pendant près de cent jours, il est en détention à l’ex-prison centrale de Makala pour une affaire de « viol sur mineures » qui tire à longueur, alors que deux ordonnances de la Cour suprême de justice ont décidé de sa mise en résidence. Pour ses proches, toutes les péripéties qui entourent cette affaire sont des preuves d’un harcèlement politique. Pour eux, le pouvoir vise l’élimination politique et/ou physique de cet opposant. Ce point de vue est également soutenu par les ONG de défense des droits de l’homme ainsi que certaines structures de la communauté internationale dont un parti français, l’Union interparlementaire et l’UE.

Lucien Dianzenza