Coopération : la Chine, au chevêt de la Russie

Mercredi 7 Janvier 2015 - 12:22

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La Chine vient de décider d'assister financièrement la Russie, comme elle l'a fait avec les pays d'Amérique du sud, le Venezuela et l'Argentine. Ce qui indiquerait, à en croire William Pesek de Bloomberg, la fin du système de Bretton Woods et du rôle des Etats-Unis comme « clé de voûte de ce système ».

"La Chine a consenti à prêter 24 milliards de dollars à la Russie, elle a permis au président russe Vladimir Poutine de consolider son pouvoir, écartant ainsi la possibilité d’une diversification du pays, bien trop spécialisé sur ses ressources pétrolières, alors que celle-ci s’avère nécessaire », a fait savoir William Pesek qui pense par ailleurs, qu'à cette allure  des institutions financières  telles,  le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) ou la Banque asiatique de développement (BAD), n'auront plus raison d'exister. En effet, depuis plus d'une décennie, la Chine peaufine sa stratégie pour devenir un pays prêteur sur la scène internationale. Sa présence au sein de ce cercle réduit, où le FMI et la BAD occupent la part la plus importante, peu enclin à revoir leurs méthodes et leurs visions, va modifier les enjeux financiers et la politique des prêts.

William Pesek explique les motivations de la Chine : « lorsqu’elle décide de prêter de l’argent à un pays en difficultés, elle ne se soucie pas des mesures qu’il compte prendre pour résoudre ses problèmes économiques, ni de l’efficacité de son système fiscal ou du niveau de ses réserves. Ce qui compte pour elle, c’est de s’en faire un allié loyal ». Il prédit donc des redites en 2015. Le contexte géopolitique et économique s'y prêtent d'ailleurs.

Contrairement à la BM, le FMI et la BAD, la Chine ne pose pas de contraintes pour l’octroi de ses prêts, ce qui rend son offre bien plus attractive que celles de ces organismes, argumente William Pesek, qui marque une certaine inquiétude sur l’intervention de l’argent chinois sur des pays comme le Soudan ou le Zimbabwe. Toutefois, il reconnaît que « le nouveau rôle de secouriste des pays en difficultés de la Chine pourrait avoir un effet bénéfique et forcera le FMI, la Banque Mondiale et la BAD à revoir leurs méthodes d’intervention pour qu’elles soient mieux adaptées aux nouvelles réalités économiques ».

Puis il conclut en se démarquant: « mais plus vraisemblablement, il aura pour effet d’encourager de mauvaises pratiques politiques et d’entraver le développement économique au détriment du monde entier ».

 

Noël Ndong