Coopération : la France et l’Egypte resserrent leurs liens

Lundi 28 Janvier 2019 - 13:54

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le président français, Emmanuel Macron, a rencontré, le 28 janvier, son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. Les deux chefs d’Etat ont évoqué la nécessité de consolider les liens économiques, culturels et stratégiques entre leurs pays, et parlé « plus ouvertement » des droits de l’Homme.

Au deuxième jour de sa visite, Emmanuel Macron a été accueilli au Caire, au Palais présidentiel, par son homologue égyptien pour un entretien en tête-à-tête et la signature d’une trentaine d’accords et de contrats commerciaux, pour « quelques centaines de millions d’euros », selon la présidence française.

Ces signatures, placées sous le signe de la diversification de l’offre commerciale française vis-à-vis de l’Egypte, concernent les domaines des transports, des énergies renouvelables, de la santé ou de l’agroalimentaire. Le président français est, d’ailleurs, accompagné en Egypte d’une cinquantaine de patrons français.

Ce déplacement de trois jours est l’un des rares à l’étranger qu’effectue en ce début d’année le président Macron, qui se concentre depuis plus de deux mois sur la crise sociale des « gilets jaunes ».

Emmanuel Macron avait reçu le président égyptien à Paris, en octobre 2017, malgré les critiques des ONG qui dénoncent régulièrement l’implacable répression exercée, selon elles, par le pouvoir égyptien contre toute forme d’opposition. Mais il avait alors refusé de « donner des leçons » à son homologue sur la question des droits de l’Homme, provoquant l’indignation des associations. Or, le 27 janvier, dans un entretien avec la presse française au Caire, Emmanuel Macron a affirmé qu’il allait parler « plus ouvertement » de cette question sensible au cours de sa visite.

Selon le président français, « les choses se sont empirées depuis octobre 2017 ». En conséquence, il a promis de s’exprimer « de manière plus tranchée, y compris ouvertement (...) », ajoutant: « parce que je pense que c’est l’intérêt du président Sissi et de la stabilité égyptienne ». Il a également assuré qu’il allait « avoir un dialogue confidentiel » avec Abdel Fattah al-Sissi sur « des cas individuels » d’opposants ou de personnalités emprisonnés. Yves Prigent, d’Amnesty international France, avait déclaré peu avant le voyage du président : « Nous attendons des messages forts et des changements en termes de pratique ».

En Egypte, Emmanuel Macron a entamé sa visite par une étape au temple d’Abou Simbel, l’un des sites archéologiques emblématiques du pays. C’était pour mettre en lumière la coopération culturelle avec ce pays, particulièrement dynamique dans le domaine de l’archéologie, avec notamment trente-deux chantiers de fouilles sous la houlette de l’Institut français d’archéologie orientale.

Au-delà d’une tradition française d’égyptologie qui remonte à Champollion, la France espère aujourd’hui se voir confier de nouvelles missions de fouilles ou de mise en valeur des sites antiques, comme celui de Saqqarah, au sud du Caire. Elle cherche aussi à participer au futur Grand Musée égyptien de Guizeh et à la rénovation du célèbre musée égyptien implanté dans le centre du Caire depuis le XIXe siècle. Outre l’économie et la culture, la sécurité et la stabilité en Egypte et au Moyen-Orient constituent le troisième enjeu de la visite d’Emmanuel Macron.

Selon l’Elysée, l’Egypte, un pays de près de cent millions d’habitants, est un partenaire clé de la France dans la lutte contre le terrorisme. Cet aspect sera évoqué entre les deux chefs d’Etat à la lumière de la présidence tournante de l’Union africaine, que l’Egypte assumera à partir de février.

Parallèlement, dans le domaine des ventes d’armes, la France a obtenu quelque six milliards d’euros de contrats depuis 2015. Mais le secteur fait également l’objet de critiques de la part des ONG dénonçant une utilisation de matériels de sécurité visant à traquer les opposants.

Parmi les contrats emblématiques figure celui des avions de combat Rafale dont vingt-quatre exemplaires ont été livrés à l’Egypte. Des négociations sont en cours pour l’acquisition de douze autres mais aucun contrat ne doit être annoncé durant ce voyage.

 

 

Nestor N'Gampoula et AFP

Notification: 

Non