COP21 : l’accord final repoussé par la pression des ONG et des pays du Sud

Samedi 12 Décembre 2015 - 13:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’accord universel contre le réchauffement climatique de la planète qui devait être prononcé le 11 décembre a été repoussé au moins jusqu’au 12 décembre, à l’issue d’une nouvelle nuit de palabres.

La version finale sera connue, au plus tôt le 12 décembre, en vue de surmonter les ultimes frictions. « Nous préférons nous donner le temps de consulter les délégations tout au long de la journée de vendredi », jour prévu pour la clôture des travaux, a déclaré le président de la COP21, Laurent Fabius, « mais les choses vont dans le bon sens », a-t-il précisé.    

Les négociateurs se sont séparés vers 02 heures. La nouvelle version du projet d’accord, certes raccourcie, comporte « toujours quelques points spécifiques en crochets sur les sujets les plus complexes : la différenciation, les financements et l’ambition » de l’accord, a expliqué Laurent Fabius.  

D’où un double enjeu : fixer l’objectif de réchauffement climatique à 1,5 degré ou 2 degrés ; financer l’adaptation des pays du Sud comme promis à Copenhague.  

C’est avec beaucoup de prudence que les ONG ont accueilli le texte,  et ont noté un manque de « bonne volonté ». Elles exigent de voir figurer dans le projet d’accord un objectif de réchauffement maximal de la planète « bien en deçà » de 2°C par rapport au niveau pré-industriel, et souhaitent « limiter la hausse à 1,5°C ». Et que cela soit inséré dans le texte.  

Pour Jean François Julliard de Greenpeace-France, « ce qui est sur ​​la table n’est tout simplement pas à la hauteur. C’est un vrai problème que les objectifs  de réduction des émissions soient beaucoup trop bas : ils ne nous  maintiendront pas en dessous de 1,5 degré de réchauffement. Nous assistons à une démonstration d’impuissance d’envergure internationale ».

Cette limite fait aussi partie de la revendication d’une centaine de pays, particulièrement de certains Etats insulaires, menacés de disparition par la hausse du niveau des océans.

Le projet d’accord ne met personne dans l’obligation de revenir à la table des négociations avec des objectifs  de réduction  des émissions plus ambitieux, poursuivent les ONG.

L’autre point de discorde concerne les financements à l’adaptation climatique des pays du Sud. Ces derniers refusent de plier l’échine sur le principe de différenciation et l’enveloppe de 100 milliards de dollars par an promis, d’ici à 2020, par les pays développés, seul moyen pour que « Paris ne soit pas un autre Copenhague ».

La communauté internationale doit s’inscrire définitivement dans une politique d’aide aux pays africains à exploiter leurs potentiels solaires, géothermiques, hydroélectriques et à asseoir leur développement durable sur les énergies renouvelables comme le préconise l’ancien directeur général de l’AFD, Dov Zerah. 

Noël Ndong

Notification: 

Non