COP23 : Terre d’école se fait un écho favorable

Samedi 18 Novembre 2017 - 16:15

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La présidente de la fondation, Maria Maylin, a dressé, lors de la journée consacrée à l’éducation pendant la rencontre de Bonn, un bilan élogieux de ce projet, avec la signature le 15 mai 2017 à Pointe-Noire, du protocole d’accord impliquant des partenaires institutionnels et privés pour la construction de son complexe scolaire de Kintélé et la labellisation de l’école de la Fraternité de Brazzaville.

 

Revenant sur le bilan de la Fondation Terre d'école (TDE) depuis l’édition de la COP de Marrakech, Maria Maylin a dressé la liste des actions menées cette année. Pour elle, le point d’orgue a été la signature, sous la présidence du chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso, de l’accord de la mise en œuvre du projet de campus de TDE près de Brazzaville avec les responsables du groupe pétrolier Total EP, Congo, Chevron Overseas, la Société nationale des pétroles du Congo et l’Etat Congolais.

Cette cérémonie dans la capitale économique du Congo est une étape cruciale dans l’avancement du projet TDE. Elle marque, en effet, l’engagement concret et financier de plusieurs parties prenantes pour la bonne réalisation des travaux de construction du campus de Kintélé.

« Nous avons voulu que cet établissement soit un modèle, la référence d’un réseau que nous espérons, à terme, implanter sur tout le continent », affirme Maria Maylin.

Deuxième point de fierté pour la présidente, le lancement d’un réseau TDE à travers la labellisation d’établissements scolaires existants, car les moyens manquent pour bâtir de nouveaux campus. Les locaux de ces écoles seront rénovés afin de respecter les normes d’hygiène et de sécurité et devront intégrer les prérequis établis par le label reconnu par la COP. A ce jour, l’école de la Fraternité de Brazzaville est le premier établissement scolaire portant le label TDE. 

Cette opération, menée dans le cadre d’un partenariat avec le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, ne manquera pas de faire école aussi bien au Congo que dans d’autres pays du continent.

Le projet éducatif et pédagogique de TDE allie au programme national académique du pays une éducation permettant de sensibiliser les enfants, de manière concrète, à la préservation de l’environnement. Ceci passe en particulier par la compréhension et l’application des connaissances de la culture des plantes pratiquée par leurs parents et grands-parents.

Le Campus pilote de Kintélé représente quatorze hectares de terrain dont dix de forêt aménagée (place de marché, parcours santé…) et plus de 10 000 m2 de bâtiments : salles de classe, infirmerie, pavillons d’hébergement, centre de conférences, zone d’activités sportives. Il possède un restaurant scolaire pour plus de deux mille repas par jour, un hectare de champs pédagogiques, six cents élèves internes répartis dans vingt-huit salles de classe du primaire au lycée et plus de quarante enseignants. Plus de trente emplois de proximité y sont créés.

Le projet TDE continue de susciter intérêt et adhésion

Alors que le rideau est tombé sur la COP23 et que les regards se tournent déjà vers Katowice, au sud de la Pologne où se tiendra l’édition suivante, le projet TDE continue de susciter l’intérêt et l’adhésion des intervenants qui voient en cette initiative africaine une contribution majeure du continent et une des réponses les plus pertinentes au défi que la communauté internationale tente, tant bien que mal, de relever car il s’agit tout simplement de sauver la planète, et par là même l’espèce humaine.

Et si la tenue de la Conférence du Climat en 2018, en plein cœur de l’industrie du charbon en Pologne, est un symbole fort auquel beaucoup veulent bien croire comme un tournant irréversible dans la transition des fuels fossiles vers des sources d’énergie renouvelables et plus propres, la prudence reste de mise, parce que la mise en œuvre de l’Accord de Paris et du programme d’action arrêté à Marrakech, l’an dernier, est loin d’être acquise.

Après une année 2017 chargée de rebondissements, l’équipe menée par Maria Maylin a été sur tous les fronts pour expliquer et convaincre sur la viabilité de ce projet, sa pertinence et à quel bel avenir il est promis. Aussi bien à l’aise dans les grands forums mondiaux qu’au fin fond de l’Afrique, Maria Maylin assène ses arguments et ses résultats sur le terrain. Elle arrive à mobiliser autour de son projet et de sa passion contagieuse qui est devenue celle de tout un continent. Le projet TDE est décliné ainsi pour tous, des chefs d’Etat et de gouvernement aux écoliers, en passant par les institutions, les associations, les experts, les think-tanks, les enseignants, les entreprises, les financiers ainsi qu’aux représentants de l’ensemble de la société civile. 

Les partenaires privés sont enthousiastes et s’engagent à accompagner le projet. Pierre Jessua, directeur général de Total EP Congo, pense que: « Repenser nos modes de fonctionnement comme le propose TDE, c’est aussi répondre aux nécessités de mieux se comprendre, d’accepter les différences des uns et des autres avec comme seul dénominateur commun d’accéder à l’apprentissage multiforme et donner une ouverture illimitée aux sources du savoir, qu’il soit ancestral ou ancré dans la vie moderne. Investir dans ces domaines, c’est croire en l’avenir, aux lendemains meilleurs même si le contexte actuel est difficile ».

Spécialiste en science de l’éducation, François Durpaire, qui accompagne le projet depuis ses débuts, estime, pour sa part, que « le contenu est très original, parce que beaucoup d’écoles sont construites en Afrique dans un contexte de forte demande scolaire liée au contexte démographique, là, l’idée était de prendre son temps pour bâtir un projet éducatif. On le résume par cette formule une école, un champ ”, c’est-à-dire établir une dimension éco-citoyenne dans la tête et le comportement des enfants».

En attendant l’ouverture officielle du campus modèle de Kintélé, qui devrait diffuser et faire des petits modèles partout en Afrique, c’est Evariste Ikapi, le chef du village, qui ne cache pas l’espoir et l’orgueil d’abriter le projet qui aura le dernier mot. « Il offrira à nos enfants un cadre d’éducation exceptionnel qui privilégie l’environnement, aussi bien grâce aux travaux pratiques d’agriculture qu’en favorisant les liens avec la population locale ».

Abdou Akdim

Légendes et crédits photo : 

La cérémonie de signature de l'accord tripartite Terre d'école-Gouvernement-Sociétés pétrolières

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