Coronavirus : l’ONU met en garde contre le chômage massif

Samedi 20 Juin 2020 - 13:01

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Alors que les pays s’affairent à préparer des plans de relance pour l’après-coronavirus, les Nations unies mettent en garde contre un risque de décrochage entre les travailleurs, entreprises et économies dans le monde.

« La pandémie de Covid-19 a bouleversé le monde du travail. Aucun travailleur, aucune entreprise sur la planète n’a été épargné », a rappelé le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, rappelant que des centaines de millions d’emplois ont été perdus depuis le début de la crise. Une crise qui a surtout frappé les plus vulnérables : travailleurs informels, femmes, jeunes, personnes en situation de handicap et petites et moyennes entreprises.

« La crise qui sévit dans le monde du travail ne fait que raviver un foyer déjà ardent de mécontentement et d’anxiété », a-t-il poursuivi, mettant en garde contre le chômage massif et la perte de revenus liés à la Covid-19. Deux conséquences de la pandémie qui érodent encore plus la cohésion sociale et déstabilisent les pays et les régions, sur le plan social, politique et économique.

Durant cette pandémie, de nombreuses entreprises et leur personnel ont su s’adapter avec créativité à l’évolution des circonstances. Des millions de personnes sont passées du jour au lendemain au travail en ligne, souvent avec un succès surprenant. « Mais les plus vulnérables risquent de devenir encore plus vulnérables, et les pays et populations pauvres risquent de se laisser encore plus distancer », a prévenu le secrétaire général.

Pour répondre à la crise mondiale du travail causée par le coronavirus, le chef de l’ONU a appelé à agir sur trois fronts. Il s’agit notamment d’appuyer immédiatement les travailleurs, entreprises, emplois et revenus à risque afin d’éviter les fermetures, les pertes d’emploi et la baisse des revenus ; d’accorder une attention accrue à la fois à la santé et à l’activité économique après la levée des mesures de confinement ; de mobiliser dès maintenant pour une relance verte, durable, inclusive et centrée sur l’humain.

« On parle beaucoup de la nécessité d’instaurer une « nouvelle norme » après cette crise. Mais n’oublions pas que le monde d’avant la Covid-19 était loin d’être normal », a rappelé António Guterres. « L’exacerbation des inégalités, la discrimination systémique fondée sur le genre, l’absence de perspectives pour les jeunes, la stagnation des salaires, les changements climatiques galopants : rien de tout cela n’était « normal » », a-t-il ajouté.

Pour le chef de l’ONU, la pandémie de Covid-19 a révélé au grand jour des déficiences, des fragilités et des lignes de fracture d’une ampleur colossale. « Le monde du travail ne peut pas, et ne doit pas, rester le même après cette crise », a-t-il insisté. « L’heure est venue de coordonner l’action mondiale, régionale et nationale pour créer des conditions de travail décentes pour tout le monde ».

A cet égard, le secrétaire général estime, à titre d’exemple, que le passage de la taxation des salaires à celle du carbone constituerait un grand pas dans cette direction. Il reste dix années pour que les Etats puissent atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) qu’ils se sont fixés pour 2030. « En prenant rapidement des mesures intelligentes à tous les niveaux (…), nous pouvons émerger de cette crise avec une vigueur nouvelle, de meilleurs emplois et un avenir meilleur, plus équitable et plus vert pour toute l’humanité », a-t-il assuré.

Josiane Mambou Loukoula

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