Couleurs de chez nous : Antivol

Jeudi 20 Juin 2019 - 21:04

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En consultant le Grand Robert, on peut lire comme définition qu’il s’agit du « dispositif de sécurité destiné à empêcher le vol des véhicules ». Parce que le vol est un phénomène vieux comme le monde. Et, comme tel, les hommes ont mille et une astuces pour le prévenir.

C’est ainsi que chez nous, au Congo, les plus nantis de l’époque posaient des grilles sur les fenêtres de maisons, appelées « antivol ». Car il était difficile pour des voleurs de pénétrer dans la maison en passant par une fenêtre protégée par un tel dispositif. Puis, de nos jours, aux portes en bois, on a ajouté une deuxième métallique quand ce n’est pas directement celle-ci qui fait office de porte.

Ceux dont les moyens financiers ne permettaient pas de telles dispositions recouraient à d’autres astuces qui consistaient, par exemple, à poser un couvercle et d’autres ustensiles sur la poignée de la porte. De la sorte, le moindre geste du voleur sur cette poignée faisait tomber les ustensiles et le vacarme causé servait d’alarme.

Dans le même esprit de se protéger des voleurs, on posait des tessons de bouteilles sur les murs de clôture des parcelles. Avec le temps et les moyens, on a opté pour les fils de fer barbelés.

Puisque le vol n’épargne pas les villages, la population d’ici a aussi ses astuces. Le vol écumant notamment dans les champs, on peut remarquer la présence des épouvantails qui non seulement dissuadaient les oiseaux et animaux mais avaient, parfois, un effet sur les personnes.   

Afin de laisser les fruits mûrir pour bien en jouir, certains individus posaient des espèces de gris-gris sur les branchages. Au-delà de son caractère fétichiste, l’astuce n’était ni plus ni moins qu’un dispositif permettant de chasser les voleurs de mangues, oranges ou avocats.

C’est le même stratagème auquel recourent certains propriétaires de voitures. Amulettes, statuettes et autres objets lugubres sont autant de dispositifs perceptibles à l’avant de certaines voitures. A l’ère de la foi et de la parole, la dissuasion se fait à travers des autocollants avec des écrits spécifiques qui rappellent aux voleurs que « Ma voiture est protégée par Jésus-Christ » ou, plus clairement : « L’Eternel combattra toute personne mal intentionnée qui approche cette voiture ». Faut-il encore que le voleur sache lire et comprendre !

Pourtant, ces différents manèges n’ont jamais arrêté le vol qui, au fil des années, prend lui aussi d’autres allures. En effet, les voleurs ne cessent de changer de stratégies ou de s’adapter aux évolutions qu’on semble leur opposer ou imposer. Car, malgré la bascule aux vigiles ou aux caméras de surveillance, le vol demeure et les personnes nanties sont de plus en plus inquiétées. Même le chien devient de plus en plus exposé. Comme les hommes qui font le métier de gardien ou de vigile, il côtoie la mort dans l’exercice de ses fonctions. Et pour chuter, quel commentaire faire des nouveaux mécanismes de lutte contre les voleurs que sont les codes et mots de passe ?

Van Francis Ntaloubi

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