Couleurs de chez nous: dimanche au Congo

Jeudi 21 Février 2019 - 20:10

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Il y a quelques années, les fins de semaine chez nous étaient consacrées au sport et à la musique. Des matches dans les stades et des concerts dans les bars de renom. Ajouter à ces deux pôles d’activités, des farnientes sur les deux Routes nationales. C’était l’ambiance de cette époque !

De ce mode de vie ne sont restées que les virées hors des villes pour des agapes en groupes. Autrement, la majorité des Congolais préfère désormais donner à leurs dimanches des couleurs religieuses. On les verra, en famille, quitter leurs habitations pour migrer vers les lieux de culte. On assistera à d’importantes processions le long des avenues et rues qui, souvent, sont barrées au passage des usagers et véhicules.

Dimanche au Congo ? Ce sont ces chants qui montent de partout pour célébrer l’Eternel. Il n’est pas de rue qui ne soit pas occupée. Pour ceux qui comprennent le langage agraire, il est possible de compter deux à trois églises sur un hectare.  Des cultes aux horaires ouverts, c’est-à-dire allant de 7 heures à 17 heures. Voire plus. D’ailleurs, l’exiguïté des lieux oblige certains fidèles à rester dans la rue. Parfois assis à même le sol. Pour finir avec ce volet, il faut signaler les petits vendeurs qui rôdent autour, proposant des friandises et rafraîchissants.

Pendant ce temps, certains entament leur journée par une marche. C’est le sport en vogue. A Pointe-Noire, Ouesso, Dolisie, Djambala, Oyo ou Kinkala, des groupes s’organisent pour marcher en sortant parfois de la ville. Souvent dans une tenue remarquable avec des inscriptions qui renseignent sur leur communauté, ces marcheurs ne terminent pas leur activité sans l’arroser. La bière et les plats participent à la fidélisation des membres du club.

D’autres, sans marcher, après s’être offert la grasse matinée, monnayent la nonchalance née de l’intense activité de la semaine par un bouillon de silure,  servi chaud, accompagné de rasades. Comme à l’église, ici aussi, on y reste jusqu’à la disparition du soleil. Ici, toujours, le port de la culotte reste le grand trait commun. Ici, enfin, le débat est libre. Politique nationale, football européen et vie privée des autorités, tels sont les sujets favoris.

De leur côté, les cours des établissements scolaires sont prises d’assaut par des enfants pour des matches interminables qu’ils jouent pieds nus et sans maillots. Parfois ! Comme dans une réserve sauvage, les petits se disputent l’espace avec les grands car, ceux-ci aussi y viennent pour transpirer et évacuer la graisse. Rappelez-vous ces Ewawa de nos premières chroniques.

Enfin, pour ceux de Brazzaville, il existe désormais cette avenue de la Corniche qui longe le fleuve avec ce pont du 15- août vers lequel affluent nombre de curieux, passionnés des images pour la plupart. Faites-y un tour pour lire leur joie de parader sur cette chaussée interdite à la circulation automobile le dimanche et leur regret de ne pas disposer d’assez de lieux de détente comme ceux-ci. Au menu des lieux : ce plaisir de grimper sur un cheval ou cette sensation de rouler sur une mini-voiture.

Y a-t-il autre chose à dire pour un dimanche chez nous ? Toutes les couleurs sont dans ce tableau.

Van Francis Ntaloubi

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