Coup de projecteur : la boxe des pharaons rénovée

Samedi 30 Novembre 2013 - 15:15

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L’art martial né en Égypte pharaonique, il y a plusieurs millénaires, était tombé en désuétude. Redécouvert et rénové par le Congolais, Jean Samba, ce sport de combat fait aujourd’hui partie du patrimoine culturel national

La boxe des pharaons rénovée est une spécificité congolaise qui tire ses origines de l’Égypte pharaonique. La discipline pratiquée dans ce pays depuis des siècles n’a pas pu en effet résister à l’usure du temps, au point de disparaître complètement. En 1976, Jean Samba avait alors amorcé les recherches sur la vie martiale de l’Égypte ancienne. Un domaine qui, selon lui, n’était pas assez connu des égyptologues.

Ainsi, après dix ans de recherches dans les documents iconographiques ayant trait à l’existence d’un sport de combat, Jean Samba est parvenu à la rénovation de la boxe des pharaons. « La civilisation égyptienne a légué à l’humanité des fresques et des sculptures qui m’ont permis de réaliser que ces iconographies faisaient état d’un sport de combat utilisant les membres inférieurs et supérieurs. J’ai mené des études dans ce sens, afin de rénover ce que les Égyptiens faisaient il y a des millénaires », a-t-il déclaré.

Une très ancienne discipline modernisée

Le rénovateur congolais a donc apporté les éléments nouveaux pour moderniser cette discipline. Il a commencé par adapter la boxe des pharaons rénovée à la norme olympique actuelle pour qu’elle soit admise universellement comme sport de combat. Il a, par ailleurs, a mis en place des règles de compétition, afin que les confrontations ne soient pas aussi violentes qu’à l’époque antique. Pour ce faire, Jean Samba a fait abstraction des techniques jugées brutales au point de donner la mort. « Dans l’Égypte ancienne, les guerriers devaient être en mesure d’éliminer leurs adversaires, même quand ils étaient désarmés. Ainsi, pour assouplir l’aspect brutal, j’ai résolu de déclasser toutes ces techniques », a expliqué le rénovateur. La boxe des pharaons a finalement été modernisée de manière complète en 1986. Deux ans plus tard, Jean Samba a reçu l’autorisation de la faire pratiquer dans sa version rénovée.

Une fédération à part entière

Les pratiquants de cet art martial au Congo se sont regroupés sous la bannière d’une association affiliée à la Fédération congolais de karaté et arts martiaux affinitaires (Fécoka-Ama). Cette affiliation a duré vingt-cinq ans. Le 24 mars 2013, l’Association congolaise de la boxe des pharaons rénovée se détachait de la Fécoka-Ama pour devenir une fédération à part entière, dont Jean Samba est le président.

Une naissance qui coïncide avec la désignation du Congo d'abriter les 11es Jeux africains dits du Cinquantenaire. Certaines sources indiquent que la discipline serait retenue parmi les sports de démonstrations lors de ces Jeux pour montrer à l’humanité de le Congo a été capable de la création, mieux la rénovation, de ce sport de combat qui lui est propre, même s'il tire ses origines de l’Égypte antique. « Je suis fier de ce travail qui a permis à mon pays, le Congo, d'être l’un des rares en Afrique à avoir créé un sport de combat », a conclu Jean Samba.

 

 

Rominique Nerplat Makaya