Opinion

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C.P.I.

Jeudi 20 Octobre 2016 - 18:45

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Le monde dans lequel nous vivons est ainsi fait que les évidences ne sont jamais prises en compte comme elles devraient l'être par la communauté internationale. Nous en avons chaque jour des preuves dans les domaines les plus divers.

L'une de ces preuves, qui concerne directement notre continent, l'Afrique, en est donnée par la Cour Pénale Internationale, cette institution installée à La Haye qui est censée juger les crimes contre l'humanité commis sur les cinq continents. Centrant depuis sa création, en 1998, ses actions sur les seuls pays africains la C.P.I. ignore, en effet, de façon délibérée les crimes innomables commis ailleurs dans le monde et ne s'en prend qu'à des dirigeants du continent noir. Une forme de racisme qui va directement  à l'encontre des principes du droit international et qui ne peut, à plus ou moins brève échéance, que provoquer l'implosion d'un système aux forts relents coloniaux.

Si nous évoquons ici et maintenant ce problème c'est que le retrait du Burundi de la C.P.I., qui vient d'être voté à une très large majorité par les deux chambres du Parlement de ce pays, ouvre la porte à un mouvement beaucoup plus large qui condamnera sans doute l'institution. Tout le monde sait, en effet, que la question du boycott de la Cour par l'ensemble des pays africains se pose avec une acuité de plus en plus grande au sein même de l'Union Africaine. Certes, aucune décision  n'a encore été prise dans ce sens à Addis-Abeba, mais les discussions sur le sujet vont bon train depuis plusieurs mois dans les couloirs du siège de cette noble institution et l'on peut être certain que le retrait de Kigali aura pour elle les effets d'un pavé jeté dans la mare.

Il est grand temps que la communauté internationale prenne la mesure de la discrimination que les magistrats confortablement installés en Europe pratiquent à l'encontre d'un continent qui n'ose pas encore dénoncer leurs excès et prenne les dispositions nécessaires pour  y mettre fin. Si elle ne le fait pas rapidement, l'on peut être certain que la décision prise par le Burundi fera tâche d'huile et que la plupart des pays africains adopteront la même position. Avec, comme résultat, une crise politique qui secouera fortement la gouvernance mondiale.

N'en doutons pas, le temps de la C.P.I. dans sa forme présente est compté.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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