CPI : après le Burundi et l'Afrique du Sud, la Gambie claque la porte de la juridiction internationale

Jeudi 27 Octobre 2016 - 13:45

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Après le Burundi et l’Afrique du Sud, c’est la Gambie qui vient de quitter la Cour pénale internationale (CPI), considérée par des dirigeants africains comme "une juridiction qui ne condamne que les Africains".

 

 

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Par la voie de son ministre de l’Information, Sheriff Bojang, Banjul dit au revoir à la CPI.  Une décision justifiée en des termes suivants : « la CPI est devenue un instrument de complot international pour poursuivre et humilier les peuples de couleur, plus précisément les peuples africains et de façon spécifique leurs leaders ». Pour Banjul,  la CPI passe sous silence les crimes de guerre des pays occidentaux pour ne poursuivre que les pays africains.

Sheriff Bojang  a ajouté : "cette action est justifiée par le fait que la CPI, malgré son nom de Cour pénale internationale, est en fait un tribunal international caucasien pour la perfection et l'humiliation des personnes de couleur, en particulier les Africains". 

Pour rappel, le président gambien, Yaya Jammeh, a été l’un des appuis à la candidature de sa compatriote, Fatou Bensouda, pour le  poste de procureur de la CPI. Cette décision de son pays constitue un revers personnel pour la procureure de la CPI, après le retrait du Burundi et l’Afrique du Sud.  Cette annonce augmente la pression qui  pèse sur cette juridiction internationale, accusée de poursuivre un programme néo-colonialiste en Afrique. Le Parlement kenyan examine à son tour la possibilité de se retirer la CPI.

Banjul aurait tenté de convaincre la CPI de poursuivre également les pays de l’Union européenne (UE) pour la mort de certains migrants africains en Méditerranée en vain. Neuf des six enquêtes actuelles de la CPI concernent l’Afrique.

La CPI a été créée par le traité de Rome en 1998 et est active depuis 2002. Elle compte 122 Etats membres, dont la plupart des pays africains. Elle jouit d’une compétence internationale pour juger les cas de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. 

Noël Ndong

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