CPRK : le député Franck Diongo empêché d’aller s’enrôler

Jeudi 22 Juin 2017 - 16:54

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Pour le député et ses proches, cette décision qu’ils qualifient de politique viserait à le disqualifie de la course, pour les premières élections qui seront organisées après son séjour de la prison.

Le point de presse tenu au siège de son parti, le Mouvement Lumumbiste progressiste (MLP) sur l’avenue de l’Enseignement à Kasa-Vubu, a permis à ses conseils notamment de contester cette décision qui violerait les droits de leur client avec obligation de nuire à sa carrière politique. « Le député national Franck Diongo est toujours citoyen congolais, nous ne comprenons absolument pas le motif de cette interdiction », a souligné Me Nicko Mayengele.

Le juriste a, par ailleurs, indiqué que nulle part la Constitution de la RDC, moins encore la loi électorale, n’interdit à un prisonnier de se munir de sa carte d’électeur, de surcroît faisant office de carte d’identité. « Alors que tous les autres prisonniers, y compris ses amis politiques en prison dont Jean-Claude Muyambo, se sont fait enrôler sans aucun problème, de quel droit on interdirait à Franck Diongo de se faire enrôler », ont demandé ces avocats qui veulent savoir si leur client a perdu ses droits en tant que citoyen congolais.

Une décision politique

Pour Franck Diongo, ses avocats, ses proches et les militants de son parti, le MLP, qui tiennent à faire valoir ce qui est du droit de ce député en tant que Congolais, la décision du directeur de la prison serait un acte politique pensé par des officines proches du pouvoir dont l’objectif est de l’écarter du circuit des élections en RDC, étant donné que tout candidat, à n’importe quel scrutin que ce soit, devra, au préalable, être enrôlé ou électeur.

Après ce constat et des analyses, ces partisans du député Franck Diongo mettent en garde contre toute situation malheureuse qui pourrait arriver à leur leader.

Faciliter la décrispation de la situation politique

Déjà, des acteurs de la classe politique et sociale de la RDC fustigent le fait que le député national reste en prison, près de 200 jours après sa condamnation, malgré les mesures envisagées lors des pourparlers conduits par les évêques de l’Eglise catholique pour baliser le chemin vers des élections apaisées dans le pays.

Déjà, lors d’un point de presse réclamant la libération de ce député, l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho), par la bouche de son président national, Jean-Claude Katende, avait rappelé qu’en date du 28 décembre 2016, la Cour suprême de justice (CSJ) avait condamné ce Député national, qui est également un des leaders de l’opposition politique, à 5 ans de servitude pénale principale, « en violation des normes nationales et internationales relatives à un procès équitable et juste ».

Pour l’Asadho, en effet, malgré les faits mis à la charge de Franck Diongo (il est condamné à 5 ans de prison pour séquestration puis torture des éléments de la Garde républicaine), il y a lieu de considérer que le député n’avait pas bénéficié de procès juste et équitable en considération de la Constitution de la RDC et des normes internationales relatives aux Droits de l’Homme. « La CSJ l’avait condamné en violant de plusieurs normes nationales et internationales dont la Constitution en ses articles 17 alinéa 2, 19, § 3, 41, 61 et 149 alinéa 5 ; sur le siège de la CSJ, qui était irrégulièrement composé en ce que les juges ne disposaient pas des ordonnances de leur nomination, en violation de la loi n°13/011-B du 11avril 2013 portant organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre judiciaire », avait, en son temps, dénoncé Me Jean-Claude Katende qui avait noté que la CSJ n’avait aucune base constitutionnelle et/ou légale pour siéger comme juridiction de cassation (Elle n’a pas de compétences transitoires). « Au regard de la Constitution, elle était incompétente pour condamner l’Honorable Franck Diongo », a-t-il insisté.

Victime de règlement des comptes politiques

Cette ONG, après avoir relevé toutes ces violations des normes nationales et internationales, avait dit estimer que le député Franck Diongo a été victime de règlement des comptes politiques pour ses prises de position intransigeantes par lesquelles il appelait, avant le 19 décembre 2016, la population à utiliser l’article 64 de la Constitution pour s’opposer à la prolongation du mandat du président de la République. Aujourd’hui, l’Asadho vient d’être rejointe par le député et ses proches, qui voient également une main noire qui serait en train de guider tous les actes dans cette affaire.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le député Franck Diongo lors d'un point de presse au siège de son parti à KInshasa /photo Adiac

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