Crise libyenne : Khalifa Haftar quitte Moscou sans signer l’accord de cessez-le-feu

14-01-2020 12:30

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L’homme fort de l’est libyen, qui combat le gouvernement libyen reconnu par l’ONU (GNA) était à Moscou pour des discussions de paix avec les autorités de Tripoli. Il a quitté la ville sans signer la trêve paraphée par son rival, a-t-on appris.

Le 13 janvier, le maréchal Haftar avait demandé un délai de réflexion de quelques heures avant de signer l’accord formel de cessez-le-feu accepté par son rival, Fayez al-Sarraj, mais il est finalement parti de Russie sans apposer sa signature sur le document négocié sous l’égide d’Ankara et Moscou, selon un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

L’homme fort de la Cyrénaïque n'a pas signé alors que les combats font rage entre les troupes des deux camps qui s’affrontent aux portes de Tripoli depuis neuf mois, malgré le cessez-le-feu signé le 8 janvier par les présidents Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan.

Selon des analystes, le départ de Khalifa Haftar de Moscou sans donner son assentiment à un cessez-le-feu, pose dorénavant la question de la viabilité d’une conférence internationale sur la Libye sous l’égide de l’ONU à Berlin, censée se tenir en janvier. Pourtant, le 11 janvier, la chancelière Angela Merkel s’était rendue à Moscou où elle a obtenu le soutien du président russe, Vladimir Poutine.

A présent, la communauté internationale craint de voir le conflit libyen dégénérer du fait de l’arrivée sur le terrain libyen des troupes turques, de la présence suspectée de mercenaires russes et l’existence d’une multitude de groupes armés et des trafiquants d’armes.

Si Moscou pense que les Occidentaux sont largement responsables du conflit en Libye, pour avoir soutenu militairement les rebelles qui ont renversé et tué le colonel Mouammar Kadhafi en 2011, il faut signaler qu’elle espère retrouver le marché pétrolier libyen pour ses armes et son blé. Ce qui est d’autant vrai puisque Vladimir Poutine ambitionne de prendre pied en Afrique. 

Quant à la Turquie, elle a aussi des visées pétrolières, à la faveur d’un accord controversé avec le GNA qui élargit le plateau continental turc et lui permet de revendiquer l’exploitation de certains gisements.

 

 

Nestor N'Gampoula

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