Crise politique au Lesotho : l’Union africaine met en garde contre tout changement anticonstitutionnel

Mardi 2 Septembre 2014 - 19:00

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Après le coup d’État militaire de samedi qui a conduit le ministre de la Fonction publique du Lesotho, Motloheloa Phooko, à s’autoproclamer Premier ministre, après la fuite du Premier ministre, la présidente de la commission de l’organisation panafricaine a mis en garde contre tout changement de gouvernement.

Assurant dans un communiqué rendu public lundi que l’UA suivait avec une profonde préoccupation les développements en cours dans le Royaume du Lesotho et la détérioration de la situation politique dans ce pays, Nkosazana Dlamini Zuma, a exhorté les différentes parties au Lesotho à « surmonter leurs divergences politiques ». Elle a souhaité que cela se fasse par des voies pacifiques et dans le cadre de la Constitution du Lesotho.

La présidente de la commission a souligné « le ferme rejet par l’UA des changements anticonstitutionnels de gouvernement » et prévenu que l’organisation communautaire africaine « ne tolérera aucune prise du pouvoir par des moyens illégaux ». Elle a saisi cette occasion pour exprimer le plein soutien de l’UA aux efforts en cours de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) visant à aider les parties prenantes concernées au Lesotho à relever les défis auxquels leur pays est présentement confronté, ainsi qu’à préserver la démocratie et l’État de droit.

Petit royaume enclavé dans l’Afrique du Sud, le Lesotho s’enfonce depuis le coup d’État militaire de samedi dans la crise. En effet, après la fuite du chef du gouvernement, Thomas Thabane,  qui s’est réfugié en Afrique du Sud, le ministre de la Fonction publique, Motloheloa Phooko, membre du parti LCD, a affirmé lundi être « le premier ministre en exercice »

Le nouveau Premier ministre a d’ores et déjà assuré que son auto proclamation en tant que remplaçant du chef du gouvernement chassé du pouvoir est permise par le protocole qui lui octroie cette fonction en l’absence du Premier ministre et du vice-premier ministre, tous deux à Pretoria.

Monarchie constitutionnelle, le Lesotho était gouverné depuis deux ans par une coalition dirigée par Thomas Thabane. Elu en 2012, il est le premier opposant à avoir accédé au pouvoir par la voie des urnes. Son style autoritaire a été toujours critiqué dans le pays et le roi Lesie III qui n’a que très peu d’influence ne pouvait d’aucune manière s’opposer à sa façon de diriger le pays.

Rappelons que samedi, des militaires ont pris le contrôle du quartier général de la police et brouillé les transmissions radio et téléphoniques. Selon certaines sources, une opération de l’armée, officiellement destinée à désarmer la police pour prévenir des troubles a finalement pris une autre tournure. Elle a été apparemment organisée par celui que Thomas Thabane voulait chasser de la tête des forces armées, le général Tlali Kamoli.

 

Nestor N'Gampoula