Opinion

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Days of Soro

Jeudi 15 Juin 2017 - 20:42

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Mais que se passe-t-il donc en Côte d’Ivoire ? Depuis une dizaine de jours, la tension monte entre deux des principaux personnages de l’Etat : le président de la République Alassane Ouattara et le président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro. À l’heure où le premier s’emploie à offrir au monde le meilleur visage de la Côte d’Ivoire, le second est soupçonné de tirer les ficelles des récentes mutineries qui ont secoué l’armée. Si bien qu’Abidjan ne bruisse plus que de rumeurs sur « l’affaire Soro ». 

Lancée, par voie de presse, comme un pavé dans les eaux de la lagune Ebriée, cette « affaire » fait suite à la découverte d’un copieux arsenal chez un proche de Guillaume Soro. Dans un éditorial paru le 5 juin, le directeur de la publication de Jeune Afrique n’hésitait pas à comparer l’ex-chef de la rébellion ivoirienne au sinistre Victor Boot, l’un des pires trafiquants d’armes ayant écumé l’Afrique. En dépit des cris d’orfraie lancés par l’entourage de Guillaume Soro –  qui entend obtenir des tribunaux français le lavage de ce que celui-ci perçoit comme une injure publique –  l’influent hebdomadaire a épinglé de nouveau Guillaume Soro une semaine plus tard, le 12 juin, rappelant avec virulence qu’il avait été  visé par un mandat d’arrêt international (au Burkina) et par un mandat d’amener (en France) – l’un et l’autre annulés par la suite  – et s’interrogeant à nouveau sur son rôle dans les mutineries fomentées par des ex-rebelles jadis placés sous ses ordres. 

À la décharge de Jeune Afrique force est de reconnaître que les découvertes de stocks d’armes se sont multipliées ces derniers jours en Côte d’Ivoire et que ces arsenaux clandestins ont permis de rançonner le pouvoir du président Ouattara en toute impunité, dévalisant les caisses de l’Etat et torpillant les espoirs de croissance économique du pays. D’où la préoccupation que suscite maintenant la dangereuse dérive d’un des pays-clé de l’Ouest de notre continent.

La Côte d’Ivoire est-elle sur le point de vivre ce que les Saintes écritures appellent « le commencement des douleurs », en anglais « the days of sorrow » ? 

 

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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