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De Ouagadougou à Washnigton...

Mardi 6 Octobre 2015 - 13:44

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…En passant par la Havane, Paris, Moscou et Damas, l’actualité internationale en ce début du mois d’octobre abonde de sujets aussi divers que variés.

D’abord le Burkina Faso : fin de partie pour le putsch du 17 septembre et ses meneurs en tête desquels se trouvait le général Gilbert Diendéré désormais aux arrêts. Après la dissolution du Régiment de la Sécurité présidentielle dont dépendaient ce dernier et ses fidèles, le pays des hommes intègres pense notamment à organiser les élections qui mettront fin à la transition commencée il y a près d’une année. Renforcé par cet aboutissement, le président de transition Michel Kafando appelait de ses vœux, devant la tribune des Nations Unies, à New York,  l’avènement d’un nouveau Burkina.  Le même jour, sur Rfi, un analyste suggérait que ce « nouveau Burkina » mette tout en œuvre pour réaliser la réconciliation des filles et fils de ce pays. Un travail qui incombera sans doute aux nouvelles autorités qui s’installeront après les consultations électorales.

Revenons à New-York et à la tribune des Nations unies pour parler des sujets brulants et de leurs principaux acteurs. Même s’ils n’échangent plus le même sourire devant les caméras des télévisions comme auparavant, les présidents Barack Obama et Vladimir Poutine se sont rencontrés dans la ville hôte de l’Organisation internationale. Cela était impensable encore il y a quelques mois, surtout lorsqu’à la faveur du conflit ukrainien, les Etats-Unis et la Fédération de Russie s’apprêtaient à en découdre. Cette fois ils ont discuté de la crise syrienne, des frappes contre les terroristes : pour confirmer la ligne de fracture qui existe entre l’Occident et la Russie, marquée notamment par la définition du mot terroriste. On retient qu’il y en a des bons et des mauvais. Cette divergence de vues entre les « Grands » est précisément la chape de plomb qui aggrave le calvaire des Syriens.

New-York a aussi donné lieu à une autre rencontre d’importance, entre le président américain et Raul Castro, le dirigeant cubain. Ils sont dans le prolongement de la « lune de miel » engendrée par le rétablissement de leurs relations diplomatiques. Le chemin étant long vers une remise à plat des récriminations réciproques, les deux parties sont conscientes des réticences qui jalonnent ce parcours. La Havane, qui parait la plus lésée du conflit revendique toujours la fin de l’embargo et plus délicat, le retrait des Etats-Unis de l’Ile de Guantanamo.

Toujours à New-York, l’on a assisté à la montée du drapeau palestinien sur le fronton du siège de l’Onu. Mahmoud Abbas, le président palestinien, a eu des mots pour s’en réjouir et demandé encore plus à la communauté internationale. Il veut que l’Etat palestinien quitte le statut d’observateur pour devenir un membre à part entière des Nations unies. Son vis-à-vis, Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, a quant à lui exprimé son souhait de renouer le dialogue afin d’aboutir à une solution négociée de deux Etats voisins qui se reconnaissent mutuellement. Chacun sait combien le conflit israélo-palestinien a emporté des vies, épuisé les discours, les propositions, les rendez-vous, rompus les espoirs et mystifié les médiateurs. La solution définitive, c’est aux deux peuples et à eux seuls de la trouver, pas nécessairement à l’Onu, mais peut-être sur les territoires qu’ils ont en partage ou en refus de partage.

Et aussi Paris : la capitale française a réuni un sommet à quatre « dirigeants ennemis » autour du conflit ukrainien. François Hollande, Vladimir Poutine, Angela Merkel, Pedro Porochencko se sont rendus compte de la nécessité de dialoguer, unique moyen de sortir de l’enlisement dans lequel sont plongées les troupes ukrainiennes et les milices séparatives dites pro-russes. Pour le reste, sachant la situation sur le terrain complexe, ils se sont abstenus d’injonctions péremptoires à l’endroit des uns et des autres.

Il faut avouer que les « grands » de ce monde savent se respecter, car en apparence, le refus de Paris de livrer à Moscou les porte-avions Mistral, commandés de longue date, n’a pas empêché François Hollande et Vladimir Poutine de se serrer la main et de discuter d’autre chose. Peut-être sont-ce l’Ukraine et la Syrie, deux théâtres d’opération où leurs intérêts stratégiques sont en jeu qui leur forcent la main. Au moins, cela rassure en partie que les grandes puissances n’entraîneront pas le monde dans un nouveau conflit de l’ampleur des deux premiers de 14-18 et de 39-45, dont les plaies ouvertes ne sont pas encore toutes cicatrisées

Gankama N'Siah

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