Débaptisation des infrastructures sportives : Joseph Pambou plaide pour les noms des anciens joueurs

Lundi 8 Avril 2019 - 19:00

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Ancien membre du comité directeur d’Interclub, membre actif de l’Association des mutualistes et nostalgiques du football , le journaliste sportif et chroniqueur culturel de renom, 70 ans, a accordé une interview aux Dépêches de Brazzaville. Dans celle-ci, il a fait un plaidoyer à l’endroit des décideurs afin que les stades du pays reflètent les noms des anciennes gloires qui ont honoré le drapeau national par leurs exploits.

À la faveur des célébrations tournantes de la fête de l’indépendance dans le pays, plusieurs stades ont vu le jour dans la quasi totalité des départements. Ces arènes sportives qui font la fierté de ces localités et du pays méritent cependant plus d'une attention. « Construire les stades dans tous les départements est une bonne chose.  Personne ne peut être contre. Seulement, je me pose la question de savoir si le ministère des Sports y fait un suivi. Dernièrement, j’étais à Sibiti et j’ai été ahuri de voir le stade de cette localité complètement dans l’herbe. Visiblement, l’entretien et le suivi se posent encore avec acuité dans ces stades. Et c’est bien dommage », s'est plaint Joseph Pambou, alias Jo Pambou.

L'ancien journaliste sportif se réjouit de la construction du stade de Kintelé, un bijou  architectural et sportif. « Au Maroc, par exemple, où j’étais avec Interclub, le stade Mohammed V porte logiquement le nom du souverain chérifien », a-t-il dit. Pour les autres arènes sportives du pays, la débaptisation s’impose, a renchéri Jo Pambou, à l’instar du stade de Dolisie qui devrait logiquement porter le nom de Paul Sayal Moukila, le seul Congolais ballon d’or africain. Sayal a fait la pluie et le beau temps à Dolisie avant de venir jouer dans l’AS Bantous, interclub puis Cara. Avec cette débaptisation, la jeune génération qui n’a pas connu ce joueur peut se faire une idée avec les témoignages des anciens, a-t-il argumenté.

Selon Jo Pambou, le Complexe sportif de Pointe-Noire n’a rien de complexe. « Je crois que le nom de Maurice Ondjolet est le bienvenu pour ce stade. C’est une façon d’honorer ce grand footballeur qui a fait la gloire du FC Abeilles comme joueur puis entraîneur et enfin comme entraîneur- joueur. Quand on parle des premiers Jeux africains, on voit Ondjolet.  N’oublions pas qu’il a été aussi entraîneur de l’équipe nationale, de l’Etoile du Congo et de Cara », a-t-il rappelé.

Quant au stade d’Owando, il  devrait porter le nom d'Excellent Ongagna, en témoignage à ce grand ailier gauche de l’Etoile du Congo et des Diables rouges. Le stade d’Impfondo, lui, pourrait bien s’appeler stade Gabriel-Dengaky, le stade de Madingou,  Christian-Mbama-Nkounkou-Lapeta et le stade de Kinkala, Ndzabana-Germain-Jadot.

Sur l’avenir du football congolais, Jo Pambou n’est pas avare de mots. « Pensons au sport, pensons au football, le football est en train de mourir. Le Congo est une grande nation de sports. Comment peut-on faire jouer un championnat national sans licence? C’est inconcevable.  Comment s’étonner alors qu’on récolte toujours de mauvais résultats ? Ressaisissons-nous», a-t-il lancé.

À propos des joueurs, qui se baladent de clubs en clubs comme de véritables mercenaires, Jo Pambou est sceptique. « À l’époque, quand on voyait Ndomba Géomètre, on l’identifiait à l’Etoile du Congo,  Mbemba Tostao, à Diables noirs, Ngapy à Cara. Par leur fidélité à leur club, ils les incarnaient. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, avec ces joueurs qui changent de club  à  chaque saison pour grossir les rangs des équipes qui ont le vent en poupe. Cela ne milite pas à la stabilité des clubs», a-t-il regretté.

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Joseph Pambou / Adiac

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