Défense : le Soudan annule ses accords avec la Corée du Nord

Jeudi 7 Juin 2018 - 12:15

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Khartoum a pris la décision, le 6 juin, reconnaissant pour la première fois avoir établi des liens de coopération militaire avec le régime de Pyongyang, a-t-on appris de source gouvernementale soudanaise.

« Les fabricants dans l’industrie de la défense ont annulé tous les contrats conclus avec la Corée du Nord et mis fin à leurs relations directes ou à travers une tierce partie » avec ce pays, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères du Soudan.

Les autorités soudanaises n’ont pas seulement annulé tous leurs accords de défense avec la Corée du Nord, mais aussi annoncé la création d’un comité pour la mise en œuvre des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU contre ce pays. « Le Soudan a également mis en place un comité qui doit préparer un rapport sur la façon d’appliquer les sanctions internationales imposées par les Nations unies à la Corée du Nord », précise le ministère.

Les dirigeants soudanais ont pris cette mesure puisque Washington a intensifié la pression sur le régime pour qu’il rompe tous ses liens avec Pyongyang, même si le Soudan n’entretient pas de relations diplomatiques avec la Corée du Nord. Et commentant cette décision, certains analystes estiment que l’annonce faite par le Soudan est « une reconnaissance par Khartoum de ses accords en matière de défense conclus avec le régime de Kim Jong Un ».

Evoquant les conséquences qui vont résulter de l’annulation de ces accords, les responsables soudanais pensent que cela va empêcher le commerce entre banques internationales et soudanaises et freinera la reprise économique du pays, confronté à une inflation persistante, une dette élevée et la perte de revenus pétroliers.

En octobre dernier, les Etats-Unis avaient levé leur embargo commercial imposé au Soudan et vieux de plusieurs décennies, mais avaient maintenu le pays sur leur liste des « Etats soutenant le terrorisme », qui inclut notamment la Corée du Nord, la Syrie et l’Iran. Malgré cette volonté clairement affichée, un haut responsable américain avait indiqué, début mai, sous le couvert de l’anonymat, que le Soudan devait « mettre fin à tout lien commercial » avec la Corée du Nord avant que des pourparlers puissent commencer pour retirer Khartoum de la liste noire américaine du « terrorisme ».

En 1997, Washington avait imposé des sanctions au Soudan, accusé de soutenir des groupes militants islamistes. Le pays est resté dans le viseur des Etats soutenant le terrorisme puisque le fondateur d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, y a vécu entre 1992 et 1996.

Après des décennies de rapports diplomatiques tendus, Washington et Khartoum avaient amélioré leurs relations sous la présidence de Barack Obama, puis avec la levée des sanctions par Donald Trump, l’année dernière. Dans le même élan, l’actuel président américain a confirmé, le 1er juin, la tenue de son sommet historique avec Kim Jong Un le 12 juin à Singapour, après avoir reçu à la Maison-Blanche son bras droit, porteur d’une lettre personnelle du dirigeant nord-coréen.

 

Nestor N'Gampoula

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