Défilé du 15 août : un marché de fortune aux abords du boulevard Alfred-Raoul

Jeudi 16 Août 2018 - 17:41

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Pour la deuxième année consécutive, le défilé commémorant l'anniversaire de l’indépendance s’est déroulé à Brazzaville, après que la fête a fait le tour de tous les chefs-lieux de département du pays grâce à la « Municipalisation accélérée », un programme gouvernemental de développement du Congo.

Comme à chaque fête de l’indépendance célébrée à Brazzaville, ce mercredi 15 août, très tôt, les vendeurs sont venus très nombreux occuper le trottoir du boulevard Alfred- Raoul pour faire leur business.

Les deux abords de la plus grande avenue de Brazzaville ont été pris d’assaut par ces vendeurs à la sauvette. Toutes sortes de jus de fruit ainsi que de l’eau minérale ont été proposés aux nombreux spectateurs venus assister au défilé et même aux participants afin d’étancher leur soif. On pouvait également déguster des beignets, du pain, des gâteaux, etc. Ce marché de fortune a débuté depuis le 13 août lors du Semi-marathon international de Brazzaville.

« Chaque fois, lorsque le défilé se déroule à Brazzaville, je mobilise tous mes enfants souvent en vacances à venir m’aider à vendre du jus et de l’eau, pendant que je fais la braise pour les clients qui attendent. Après la fête du 15 août, je repars pour le marché Moungali, mon lieu de vente habituel », a confié Adolphine, la quarantaine, mariée et mère de cinq enfants.

À ceux qui préfèrent un plat consistant le matin, les vendeurs avaient prévu aussi du poulet et du poisson à la braise. Ajouter à cela des mets résistants comme le haricot, le saka-saka, etc. Pour mettre les clients à l’aise, des tables en plein air ont été installées.

« Les années passées, on ne trouvait que de l’eau et du jus mais maintenant on constate que les choses ont changé. On a le choix de manger ou boire ce que l’on veut. J’apprécie bien cette initiative », s’est réjoui un agent de l’ordre dégustant un plat résistant avant de rejoindre ses collègues déjà alignés sur le boulevard.

Aujourd’hui, la situation est telle que tout le monde vend à tout le monde. D’où l’omniprésence des terrasses, des restaurants de fortune, de petites boutiques et des marchés parfois ouverts à des endroits insalubres.

Personne n’en veut à ces vendeurs issus pour la plupart des familles démunies, tant leur survie en dépend. D’ailleurs, les Congolais des années antérieures n’ignorent pas le fameux « article 15 » qui était presque devenu un slogan de vie, obligeant plus de la moitié des chefs de ménages à la débrouillardise.

Tout le problème est que certains vendeurs ne se soucient guère de l’hygiène environnementale. Ils quittent les lieux en abandonnant toutes sortes d’ordures. Certains y vont jusqu’à déverser des eaux sales dans les canalisations. D’autres encore y jettent des feuilles ayant servi de cuisson et même d’emballage de manioc (chikwangue).

Le respect des bonnes pratiques d’hygiène environnementale doit être aujourd’hui le cheval de bataille de tout le monde, afin de limiter les risques d’apparition de maladies.

 

Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

Des vendeurs au boulevard Alfred-Raoul/ Adiac

Notification: 

Non