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Lundi 25 Septembre 2017 - 12:47

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Le moins que l’on puisse dire est que la poussée de l’extrême-droite en Allemagne lors du scrutin qui s’est déroulé dimanche est mal, très mal perçue par l’Europe dans son ensemble. Même si, en effet, le parti d’Angela Merkel a rassemblé suffisamment de voix pour bâtir une nouvelle majorité avec l’une ou l’autre des formations politiques modérées présentes sur l’échiquier politique, cette résurgence d’une forme de nazisme qui ne dit pas son nom réveille de mauvais, très mauvais souvenirs.

Les peuples européens  savent, en effet, qu’un parti très minoritaire aujourd’hui peut en quelques années, en quelques mois, devenir une force puissante dont les convictions totalitaires risquent à plus ou moins long terme d’engendrer les pires excès. Ils en ont fait la terrible expérience lorsqu’Adolf Hitler s’empara du pouvoir au début des années trente du siècle précédent alors que son pays se trouvait dévasté par sa défaite à l’issue de la première guerre mondiale et par la crise économique de 1929.

Croire que l’homme du vingt-et-unième siècle est devenu plus sage que celui du vingtième siècle serait commettre aujourd’hui la plus lourde des erreurs. Ni les mauvaises expériences du passé, ni le progrès technique, ni même la mondialisation économique n’ont en effet modifié l’inclination naturelle de notre espèce pour la violence. Nous en avons la preuve tous les jours dans les différentes parties du monde où l’extrémisme religieux, mais aussi la soif de domination engendrent les pires exactions, les pires crimes.

La poussée de l’extrême-droite à laquelle nous assistons en Allemagne confirme plus que jamais le réalisme des « Pères de l’Europe » - Konrad Adenauer, Robert Schuman, Winston Churchill, Charles de Gaulle, Jean Monnet, Paul Henri Spaak, Altiero Spinelli … - convaincus à juste titre que seule la construction d’une véritable communauté, d’une véritable union mettrait l’Europe à l’abri de l’extrémisme. Elle démontre également que la volonté du président français Emmanuel Macron et de la Chancelière allemande Angela Merkel d’accélérer l’unification  du Vieux continent est la seule voie qui permettra d’endiguer les forces du mal qui y sont toujours présentes.

Ajoutons pour conclure que l’Afrique, qui a tant souffert de la folie qui dévasta par deux fois le Vieux continent, a tout à gagner elle-même à une relance de la construction européenne qui seule permettra de lutter efficacement contre les mauvais démons en cours de réapparition et fera de l’Europe un partenaire fiable.

 

 

 

 

 

 

 

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