Département du Kouilou : la réserve de biosphère de Dimonika menacée de disparition

Jeudi 19 Novembre 2020 - 12:15

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La déforestation de la réserve de biosphère, dans le district de Mvouti, département du Kouilou, s’étend sur environ 25 hectares. Des excavations profondes liées à l’utilisation de détecteurs de métaux dans le cadre de l’orpaillage artisanal en sont la cause, selon le constat fait par le ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique, Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou.

Le ministre en charge de la Recherche scientifique a effectué une visite technique à la station de recherche bioécologique et forestière dans la zone de biosphère de Dimonika. « Il en résulte une perte de la couverture végétale provoquant la destruction des habitats susceptibles d’abriter la diversité animale, exposant le sol à l’érosion et une forte turbidité des eaux », a fait remarquer le Dr Ange Zassi Boulou, chercheur herpétologiste à l’Institut national de recherche en sciences exactes et naturelles. La vie aquatique, semi aquatique et même terrestre subit des impacts négatifs de ce phénomène. L’eau quant à elle, risquera de ne plus être utilisable pour les usages courants de la population.

En effet, dans la zone de biosphère constituée, entre autres, des verges à mascottes et les chantiers d’orpaillage artisanal pour un diagnostic de l’environnement forestier de cette biosphère visitée par le ministre Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou, des orpailleurs congolais et étrangers s’y sont retranchés et utilisent les détracteurs des métaux. Ce qui entraînerait un désastre écologique caractérisé par la destruction des cultures vivrières et des vergers fruitiers en dehors du retournement lithologique qui rend impropre le sol à l’agriculture et pose des problèmes de la réhabilitation des zones dégradées.

« En raison de la taille de la trouée, de l’endroit déforesté, il serait difficile d’entreprendre une action de réparation. S’il faut de la recherche afin de planter des arbres, il faudrait encore que l’on sache quelles sont les espèces qui s’adaptent dans les conditions où la terre a été retournée. Le délai pour avoir à nouveau une végétation à cet endroit est de 20 à 30 ans », a expliqué le Dr Jean Pierre Kampe, spécialiste de l’écologie forestière à l’Institut de recherche forestière.

Recommandations

Les experts congolais qui ont accompagné le ministre en charge de la Recherche scientifique ont formulé quelques recommandations. Celles-ci soulignent que le gouvernement doit réglementer l’orpaillage artisanal en procédant au recensement des campements d’orpailleurs originaires de plusieurs pays d’Afrique. Il est aussi question d’interdire l’utilisation des motopompes et des détecteurs de métaux…

Il convient de rappeler que le sous-préfet de Mvouti, Joseph Ndedi, avait déjà pris une note interdisant l’orpaillage à base des détracteurs des métaux. « J’ai rencontré une résistance dans l’application de cette décision parce que c’est l’activité principale des populations de cette zone, il faudrait donc trouver des mesures d’accompagnement », a-t-il suggéré.

Pour sa part, le ministre Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou a appelé la population de Dimonika à prendre conscience des dégâts liés à l’orpaillage artisanal. Aux agents des eaux et forêts installés dans le village, le ministre a rappelé l’obligation d’appliquer et de faire appliquer la loi sur la préservation de la biosphère.

En rappel, la station de recherche forestière de Dimonika avait été créée en 1982 pour évaluer la pression de l’homme sur l’environnement et éventuellement proposer des solutions correctives par rapport à cette pression de l’homme sur la nature. La réserve de biosphère du village, quant à elle, avait été créée en 1988.

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : la zone de biosphère de Dimonika Photo 2 : le ministre Coussoud-Mavoungou dans la zone de biosphère

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