Depuis Berlin : Félix Tshisekedi clarifie ses relations avec Joseph Kabila

Samedi 16 Novembre 2019 - 13:47

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Saisissant l’opportunité lui offerte par la conférence de presse tenue conjointement, vendredi, avec la chancelière allemande Angela Merker, Félix Tshisekedi, réagissant à une question sur l’activisme politique de son prédécesseur, a indiqué que ses relations avec ce dernier étaient au beau fixe et qu’il n’y avait aucune dualité au sommet de l’Etat.

Les relations qu’entretiennent les deux principaux acteurs de l'alternance politique en RDC ont toujours été sujettes aux spéculations de tout genre. A l’aune de l’escalade verbale observée ces derniers jours entre les deux partis politiques-phares de la coalition au pouvoir sur fond de déchirements entre leurs partisans, il a fallu qu’entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi, l’un d’eux fixe l’opinion sur l’avenir de la coalition FCC-Cach. En tant que chefs de file respectifs de ces deux grandes plates-formes, les deux personnalités ont tout intérêt à désamorcer la crise en ramenant leurs partisans à la raison afin d’épargner au pays les affres d’une subversion aux conséquences imprévisibles.           

En bon visionnaire, Félix Tshisekedi a cru bon de se prononcer clairement sur ses rapports avec son prédécesseur souvent présentés comme orageux afin de rabattre  le caquet à ceux qui militent pour la fragmentation de l’actuelle majorité FCC-Cach. L’exercice valait la chandelle surtout après les tristes événements de Kolwezi et de Kinshasa où les effigies des deux présidents, sortant et entrant, ont été incendiées volontairement par des extrémistes surchauffés du PPRD et de l’UDPS s’invectivant mutuellement sur la place publique. Ces  forces politiques n’émettent quasiment plus sur la même longueur d’ondes, chacune cherchant à tirer la couverture de son côté, au point de fragiliser une coalition qui, finalement, n’existe que par le seul bon vouloir de Joseph Kabila et de Félix Tshisekedi, respectivement chefs de file du FCC et du Cach.                 

Saisissant l’opportunité lui offerte par la conférence de presse tenue conjointement, vendredi, avec la chancelière allemande, Félix Tshisekedi, réagissant à une question, ses relations avec son prédécesseur étaient au beau fixe. De quoi tempérer les ardeurs des tireurs de ficelles. « Le courant passe bien entre nous. L’ancien président a de l’expérience avérée de la gestion du pays et quelquefois nous organisons des rencontres pour parler des problèmes du pays et de certains dossiers dans lesquels il a plus de connaissance que moi », a-t-il fait savoir, sans gêne, ni faux-fuyant. Tous ceux qui surfent sur une probable dualité au sommet de l’Etat devraient se raviser car, comme l’a indiqué Félix Tshisekedi, son prédécesseur sait que c’est lui qui tient les rênes du pouvoir et, par conséquent, se tient à sa place, celle d’un consultant auprès de qui l’on peut, au besoin, recourir pour des sages conseils quant à la manière de conduire les affaires de l’Etat. Félix Tshisekedi est allé plus loin en soutenant qu’il ne lui appartenait pas de pourchasser ou de poursuivre l’ex-président qui, a-t-il dit, « a le droit de rester dans son pays ».

Des propos aimables teintés de respect et de considération prononcés par Félix Tshisekedi à l’endroit de son prédécesseur et qui dénotent de sa stature de véritable homme d’Etat doté d’un sens aigu de morale politique. S’il est entendu de mettre les dernières tribulations de la coalition FCC-Cach sur le compte des problèmes inhérents à toute organisation humaine, il est tout aussi vrai qu’il y a un moment d’y mettre un bémol pour penser aux défis de développement qui nous attendent au-delà des considérations politiciennes.

 

Alain Diasso

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